PARIS (Reuters) - L'ex-président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Lamine Diack a démenti avoir versé des fonds de provenance russe à Macky Sall, alors candidat de l'opposition, lors de la dernière campagne électorale au Sénégal.
Dans un communiqué publié samedi, ses avocats réitèrent en outre qu'il n'a, dans ses anciennes fonctions "ni recherché ni obtenu un enrichissement personnel".
"Le président Lamine Diack affirme qu'il n'a jamais remis la moindre somme d'argent au candidat Macky Sall devenu président du Sénégal, pas plus qu'à ses chargés de campagne électorale", déclarent-ils, ajoutant : "Tout, dans ses déclarations à la police comme au juge d'instruction, le démontre."
Le Sénégalais, âgé de 82 ans, a été mis en examen en novembre pour corruption passive et blanchiment aggravé, des accusations jugées "excessives et insignifiantes" par sa famille.
Il est soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin pour passer sous silence des résultats de tests antidopage positifs d'athlètes russes.
Le Monde a rapporté vendredi, sur la base de procès-verbaux de son audition du mois dernier par les magistrats en charge du dossier, que Lamine Diack aurait avoué qu'il avait réclamé fin 2011 des fonds pour l'opposition sénégalaise à Valentin Balakhnichev, alors président de la fédération russe d'athlétisme.
" Quand j'ai sollicité une aide de la part de Balakhnichev, je lui ai dit que pour gagner les élections, il me faudrait environ 1,5 million d'euros", aurait-il déclaré selon Le Monde.
"A ce moment il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. C'est Balakhnichev qui a organisé tout ça", aurait déclaré Lamine Diack aux enquêteurs.
Contacté par Le Monde, Valentin Balakhnichev a démenti toute implication dans une telle négociation.
"Toute contribution qui serait venue de Russie au Sénégal n'a aucun lien avec les fonctions ni avec les actions de M. Lamine Diack en sa qualité de président de l'IAAF", indiquent encore les avocats de Lamine Diack.
(Yann Le Guernigou, édité par Eric Faye)