La nette hausse de la production manufacturière et des exportations en mars, publiées vendredi, confirment la bonne santé de l'économie britannique qui a toutefois encore du chemin à faire pour être mieux équilibrée, jugent les économistes.
La composante manufacturière de la production industrielle --qui exclut notamment la production d'hydrocarbures-- a progressé en mars de 0,5% sur un mois et de 3,3% sur un an, a annoncé l'Office national des statistiques (ONS).
Un chiffre supérieur aux attentes et salué par les économistes, même si l'ensemble de la production industrielle a en revanche accusé un léger repli surprise de 0,1% après sa nette hausse de 0,8% en février.
Autre indicateur publié par l'ONS, le déficit commercial du pays a légèrement diminué en mars à 8,5 milliards de livres (environ 10,3 milliards d'euros) contre 8,7 milliards en février.
Le déficit total, qui inclut le secteur des services largement excédentaire, a diminué de son côté à 1,3 milliard de livres contre 1,7 milliard en février.
Un bonne performance à mettre sur le compte d'une progression de 4,9% des exportations à 24,6 milliards de livres grâce aux produits manufacturiers finis, dont l'automobile. Les importations ont elles progressé de 2,8% sur la même période, à 33,1 milliards de livres, tirées notamment par les avions.
"Le commerce et l'industrie manufacturière suggèrent que la reprise britannique s'élargit", a jugé James Knightley d'ING, selon qui ces indicateurs sont "cohérents avec une accélération de l'économie britannique", dont la croissance pourrait même dépasser les 3% cette année.
Même son de cloche de la part d'Howard Archer d'IHS Global Insight, qui estime que si ces indicateurs sont "mitigés", ils ne vont pas à l'encontre "de la certitude que l'économie britannique se porte bien".
Globalement, selon l'économiste, ces nouveaux chiffres de la production et de la balance commerciale ne devraient pas entraîner de révision du PIB du premier trimestre, dont la première estimation publiée fin avril faisait état d'une croissance de 0,8%.
La hausse de la production industrielle sur le trimestre a pourtant été révisée à 0,7% contre 0,8% mais l'impact de cette révision sur le PIB sera "minimal", a assuré l'ONS.
Les économistes sont globalement unanimes à saluer la nette hausse des exportations en mars.
"Les derniers chiffres du commerce montrent de timides signes d'un rééquilibrage (de l'économie britannique) vers l'extérieur", soulignent ceux de Capital Economics.
Mais pas de quoi pavoiser néanmoins, selon eux : "il est trop tôt pour proclamer qu'une renaissance des exportations est en cours", insistent-ils.
Une opinion partagée par Elizabeth Martins de HSBC. Si "les exportations britanniques ont connu une amélioration ces derniers mois, leur reprise devra prendre de la vitesse si l'on veut réduire le problématique (déficit) des comptes courants" du pays, prévient-elle.