La Bourse de New York, en plus de surveiller l'évolution de la crise européenne, va commencer la semaine prochaine à éplucher les résultats des sociétés américaines et évaluer leur résistance à la tempête financière qui s'est abattue sur les marchés pendant l'été.
Comme toujours, le géant de l'aluminium Alcoa ouvrira, mardi soir, le bal des publications des entreprises pour le troisième trimestre. Suivront notamment, jeudi, la banque JPMorgan Chase et le groupe internet Google.
"La reprise est clairement fragile. Les résultats vont probablement le refléter", prévient Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Pour autant, l'analyste voit "une vraie chance de changer de tendance pendant la saison des résultats, si les entreprises atteignent leurs objectifs, confirment leurs prévisions annuelles, disent que tout ne va pas aussi mal que le marché l'anticipe".
La semaine écoulée a une nouvelle fois vu Wall Street se faire peur: son indice vedette, le Dow Jones, a fini lundi au plus bas depuis septembre 2010, avant de rebondir vivement sur les séances suivantes.
Il affiche finalement une progression hebdomadaire de 1,74%, qui l'a porté vendredi à 11.103,12 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 2,65% à 2.479,35 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 2,12% à 1.155,46 points.
"Le rebond a été brutal et très rapide, peut être trop", estime Gregori Volokhine, de Meeschart Capital Markets.
Les investisseurs ont été réconfortés par les déclarations des dirigeants européens en faveur d'un plan concerté de recapitalisation des banques de la zone euro.
Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a en outre annoncé une batterie de mesures censées permettre aux établissements financiers d'accéder aux liquidités, alors que la crise a déjà fait une victime: la banque franco-belge Dexia, qui va être démantelée.
"On a l'impression que les dirigeants européens ont finalement réalisé la gravité de la situation. Rien n'a été résolu. On se stabilise sur des espoirs. Il faut transformer l'essai", estime M. Volokhine.
Aux Etats-Unis, "on a eu cette semaine quelques statistiques qui indiquent que l'économie américaine peut éviter" la récession, ajoute le stratège boursier, qui rappelle qu'il y a une semaine, "on voyait la fin du monde arriver".
Les indices ISM d'activité, dans l'industrie et les services, sont ressortis au delà des attentes et continuent de refléter une expansion, même très modeste. Très attendus, les chiffres mensuels de l'emploi ont montré vendredi une accélération des embauches en septembre, avec 103.000 créations d'emplois, insuffisantes malgré tout pour faire baisser le taux chômage, fixé à 9,1%.
"Aucun de ces indicateurs importants ne suggère qu'on est en récession. On sort de deux mois calamiteux sur le marché, et les indicateurs continuent de montrer de la croissance", souligne Mac Pado.
"On va maintenant se concentrer sur les résultats", poursuit l'analyste, qui rappelle cependant que "tout dépend de l'Europe".
"Il faut que l'Europe présente un plan à long terme pour que l'on puisse échapper à ces spéculations quotidiennes sur un défaut de la Grèce", ajoute-t-il.
Aux Etats-Unis, les investisseurs surveilleront mardi les minutes de la dernière réunion de la banque centrale américaine, jeudi les chiffres de la balance commerciale puis vendredi ceux des prix à l'importation, des ventes de détail et un indice de confiance des ménages.