La Banque mondiale a annoncé mardi un accord qui va permettre de réduire la dette extérieure d'Haïti d'environ 1,2 milliard de dollars.
Sur cette somme, 265 millions de dollars proviennent d'un accord signé dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) lancée en 1996 par le Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour encadrer l'effort d'effacement de la dette des pays les plus démunis.
D'autre part, 973 millions de dollars seront déduits dans le cadre de l'initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM), lancée en 2005.
Haïti est le 26e pays à parvenir à un tel accord. En échange, le pays a adopté des réformes "ayant pour objectif d'établir un environnement macroéconomique plus stable et de mettre en oeuvre sa stratégie nationale de réduction de la pauvreté", a indiqué la BM dans un communiqué.
Port-au-Pince a également "renforcé son administration fiscale et ses douanes, et amélioré sa gestion et sa publication de la dette".
Enfin, la réduction de la dette haïtienne s'accompagnait de conditions sociales, le pays s'étant engagé à maintenir un budget conséquent pour l'éducation et la santé, avec entre autres "un mécanisme de financement qui permettra à plus de 50.000 enfants supplémentaires d'aller à l'école", des mesures de prévention contre le sida et la rougeole, et l'extension de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite.
La Banque mondiale n'a pas précisé quelle part de la dette du pays représentaient ces 1,2 milliard de dollars. Elle a cependant indiqué que la dette publique représentait au 30 septembre 36% du produit intérieur brut, et la dette extérieur 28% du PIB.
En s'appuyant sur l'estimation du PIB haïtien faite par le FMI, la réduction de la dette concerne environ 74% de la dette extérieure.
Les créanciers internationaux d'Haïti sont la Banque de développement interaméricaine (41% du total), la Banque mondiale (27%) et divers pays (24%).
Le ministre haïtien des Finances, Daniel Dorsainvil, cité dans le communiqué, s'est félicité de cet accord qui aidera le pays "à investir dans des programmes de croissance et de réduction de la pauvreté".
Haïti, pays francophone des Antilles, est le pays le plus pauvre du continent américain, et a dû en plus faire face en 2008 à quatre ouragans et tempêtes tropicales dévastateurs.