PARIS (Reuters) - Le niveau élevé des commissions facturées aux entreprises par les banques d'investissement pour leurs levées de capitaux pourrait relever de pratiques de "collusion tacite" et mérite d'être examiné par les autorités de concurrence, estime l'OCDE (Organisation de coopération et développement économiques).
Dans ses perspectives annuelles sur l'entreprise et la finance publiées mardi, l'organisation souligne que ces commissions représentent de loin le coût direct le plus élevé d'une introduction en Bourse pour une entreprise et sont une des raisons souvent ignorée de la baisse du nombre de ces opérations.
Elle fait valoir en outre que le niveau des commissions proposées diverge peu dans l'offre des banques qui sont censées être en concurrence.
"Le niveau élevé des commissions et le parallélisme des comportements en matière de prix (qui s'apparente à une collusion tacite) semblent augmenter. Ceci augmente le coût des fonds propres et nuit à l'investissement productif à long terme", indique l'OCDE.
Le rapport fait état de données montrant que le niveau médian des commissions perçues sur les introductions en Bourse aux Etats-Unis représente 7% du montant des fonds levés et jusqu'à 8% au Japon et en Chine, pays où elles ont doublé ces dernières années.
Les entreprises européennes s'en sortent mieux, avec des commissions de l'ordre de 3% sur les fonds qu'elles lèvent sur les marchés.
"Un examen approfondi de l'environnement de concurrence sur ces marchés pourrait être utile", juge l'OCDE, pour qui les autorités de la concurrence devraient agir si des pratiques d'entente sont mises au jour.
(Leigh Thomas, Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)