France Télécom a enregistré une baisse de son activité et de sa rentabilité opérationnelle au premier trimestre, continuant de payer la guerre des prix dans la téléphonie mobile, mais l'opérateur a rassuré les marchés mercredi en tenant ses objectifs de réduction de coûts.
Sur les trois premiers mois de l'année, France Télécom affiche un repli de 9% de son résultat brut d'exploitation (Ebitda), à 3,12 milliards d'euros, et de 5,9% de son chiffre d'affaires, à 10,2 milliards d'euros.
Au rang des satisfactions, le groupe s'est félicité d'avoir réussi à "préserver sa part clients mobiles" sur un marché français pressuré par la concurrence sur les prix après l'arrivée de Free en janvier 2012.
Au 31 mars, France Télécom comptait 26,8 millions de clients dans l'Hexagone, soit une progression de 1,3% sur un an.
Si les offres prépayées (7,0 millions de clients) ont reculé de 5,0%, les forfaits, qui constituent les trois quarts de la clientèle avec 19,8 millions d'abonnés, sont en hausse de 3,8%.
La mauvaise nouvelle vient en revanche du chiffre d'affaires des services mobiles, en recul de 2,9%: les baisses de prix importantes opérées par Orange ont fait plonger le revenu moyen par client (ARPU) de 10,7% sur un an.
L'arrivée de la 4G sera l'occasion de tenter de regagner de la valeur en vendant des abonnements plus chers.
En Grande-Bretagne, la coentreprise d'Orange et Deutsche Telekom, Everything Everywhere, qui a commencé à commercialiser des offres 4G, a constaté "une hausse du revenu moyen par client de 10%", selon le directeur financier de France Télécom, Gervais Pellissier. Ce dernier espère renouveler ce modèle en France où la 4G est en cours de déploiement.
La baisse des coûts "en ligne avec l'objectif"
En effet, le chiffre d'affaires de la France est en baisse de 6,2% de janvier à mars car il ne bénéficie pas non plus de la hausse de +0,4% des ventes dans le haut débit fixe. Si la base clients totale augmente de +2,7%, tirée par la fibre optique, elle compte une part croissante d'offres Open qui proposent des réductions de tarifs à ceux qui prennent tous leurs abonnements (fixes et mobiles) chez le même opérateur.
Les ventes sont également en baisse en Pologne (-5,5%) et dans les autres pays où le groupe est présent (-9,3%). Seule l'Espagne tire son épingle du jeu avec une croissance de 3,3% des ventes "tirée par la progression soutenue du nombre des forfaits mobiles (+9,7%) et des accès haut débit fixes (+11,1%)".
Le taux d'Ebitda retraité, rapporté au chiffre d'affaires, s'établit à 30,4%. Son repli se limite à un point sur un an, "grâce à la baisse des coûts directs (-7,1%) et à l'amorce de la baisse des coûts indirects (-0,6%)", selon l'opérateur.
Ces résultats "montrent la capacité du groupe à agir sur sa structure de coûts", a fait valoir le PDG Stéphane Richard sur BFM Business.
Ce trimestre a vu "une baisse des coûts au niveau du groupe de 219 millions d'euros, en ligne avec l'objectif de baisse des coûts de 600 millions" en 2013, détaille M. Pellissier, qui souligne une "amorce de réduction des effectifs du groupe en France".
Les achats et reversements aux opérateurs ont ainsi baissé de 10,0% de janvier à mars, tandis que les charges de personnel se sont stabilisées (+0,6%) et "le nombre moyen de salariés est en diminution de 1,4%", dans le monde, explique Orange.
Les marchés ont accueilli favorablement les déclarations du PDG. Peu après 13H15 (10H00 GMT), le titre France Télécom affichait une hausse de 2,44% à 7,99 euros, très supérieure à celle du marché (+0,67%).