FRANCFORT (Reuters) - Bayer a annoncé mardi avoir revu en hausse le potentiel de ventes de ses deux médicaments principaux, le géant allemand montrant par là qu'il ne néglige pas le volant pharmaceutique de ses activités après s'être vu reprocher de tout miser sur l'agrochimie avec l'annonce du rachat de Monsanto.
Lors d'une journée investisseurs, le groupe a dit anticiper pour le Xarelto, son traitement de prévention des crises cardiaques commercialisé conjointement avec Johnson & Johnson, un pic de ventes annuelles de plus de cinq milliards d'euros contre une projection précédente de quelque 3,5 milliards.
S'agissant du traitement oculaire Eylea, développé avec Regeneron, les ventes devraient culminer à plus de 2,5 milliards d'euros par an alors que Bayer avait dit tabler jusqu'ici sur au moins 1,5 milliard d'euros.
Vers 08h30 GMT, le titre Bayer avance de 0,93% à 92,45 euros à la Bourse de Francfort, affichant l'une des plus fortes hausses de l'indice Stoxx 50.
Depuis le début de l'année, le repli du titre est ainsi ramené à moins de 20% contre une baisse de 6,96% pour l'indice regroupant les valeurs pharmaceutiques européennes sur la période et un recul de 3,42% de l'indice chimique, dont l'action Bayer fait partie.
La semaine dernière, Bayer a annoncé avoir convaincu le spécialiste américain des semences Monsanto d'accepter une offre d'achat de 66 milliards de dollars (58,8 milliards d'euros) après plusieurs tentatives infructueuses.
Si l'action n'a guère réagi ce jour-là à cette annonce (+0,27%), elle avait encaissé le coup lors des précédents essais, notamment le 19 mai (-8,2%).
Comptant également sur les bonnes performances de son traitement du cancer Xofigo et de celui contre l'hypertension pulmonaire Adempas, Bayer voit pour sa division médicaments sur ordonnance une marge brute, hors éléments exceptionnels, comprise entre 32% et 34% en 2018, contre 30,1% en l'an dernier.
Le groupe a ajouté que sa division santé animale était également susceptible d'améliorer légèrement sa rentabilité.
Dans sa division médicaments sans ordonnance, qui a fortement grossi depuis le rachat d'un portefeuille de marques auprès de Merck (NYSE:MRK) pour 14,2 milliards dollars il y a près de deux ans, Bayer voit une marge brute de 25% en 2018, contre 24% en 2015.
S'agissant de cette division, Bayer a dit avoir constaté de plus importantes perturbations que prévu dans le processus d'intégration des actifs de Merck, ajoutant avoir sous-estimé les risques associés à la volatilité des marchés émergents.
"Les objectifs en matière d'Ebitda pour la pharmacie et la santé animale sont un peu supérieurs au consensus mais la prévision en matière de médicaments sans ordonnance pourrait quelque peu décevoir", estime le courtier Jefferies dans une note à ses clients.
(Ludwig Burger, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)