Après deux séances calamiteuses, la Bourse de Paris a échoué mardi à se redresser et a terminé nettement sous le seuil psychologique des 3.000 points, perdant encore 1,13% sous l'effet de la défiance continue des investisseurs pour les valeurs bancaires.
L'indice CAC 40 a lâché 33,90 points, pour s'inscrire en clôture à 2.965,64 points, retrouvant ses niveaux du printemps 2009. Les volumes d'échanges se sont élevés à 3,68 milliards d'euros.
A Londres le marché a récupéré 1,06% mardi alors que Francfort cédait 1%. L'Eurostoxx 50 a perdu 1,29%.
Après avoir ouvert autour de l'équilibre, le marché parisien a esquissé un rebond, prenant brièvement 1% en fin de matinée, avant de passer nettement dans le rouge dans l'après-midi.
"Rien ne lui permet de reprendre confiance et la crise de confiance qui affecte le secteur bancaire prend le pas sur toutes les autres nouvelles", constatait Yves Marçais vendeur d'actions chez Global Equities.
"Le bon chiffre sur l'activité dans les services aux Etats-Unis a permis de réconforter quelques minutes le marché, mais après, il est retombé comme un soufflé", a-t-il souligné.
Ce chiffre, très attendu des investisseurs est pourtant ressorti meilleur que prévu à 53,3%, alors que la prévision médiane des analystes le donnait en baisse, à 51,0%.
Mais face au rouleau-compresseur de la baisse des valeurs bancaires --leur poids dans l'indice parisien est d'environ 15%-- il n'y a point de salut, souligne-t-on dans les salles de marché.
Les valeurs bancaires sont en effet toujours en première ligne, malmenées par les craintes d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro alors que parallèlement le marché commence à s'interroger sur leur capacité à absorber les chocs.
"Nous sommes dans un mécanisme infernal dans ce secteur", faisait remarquer René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.
Les propos de la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde sur leurs importants besoins de capitaux ont mis de l'huile sur le feu, indiquent les opérateurs.
BNP Paribas a perdu 5,24% à 29,66 euros, Natixis 4,57% à 2,44 euros, Société Générale 6,54% à 18,92 euros et Crédit Agricole 4,72% à 5,56 euros, après avoir touché en séance son plus bas historique à 5,46 euros.
Les valeurs cycliques (dépendantes de la conjoncture) ont marqué un net repli, comme Renault (-3,15% à 23,99 euros) et PSA (-2,95% à 17,90 euros).
Le spécialiste du traitement des déchets Séché Environnement a perdu 9,65% à 42,45 euros. Le groupe a enregistré une progression de son bénéfice net semestriel mais son résultat opérationnel courant a reculé de 2,7%.
Du côté des hausses on note les titres "défensifs", moins concernés par les événements conjoncturels, comme Essilor (+2,17% à 54,05 euros) ou Sanofi (+1,66% à 48,88 euros), qui s'est fixé de nouveaux objectifs à moyen terme, bien accueillis par le marché.
Air France récupérait quelques points (+0,79% à 5,99 euros) après les informations sur son plan d'économie.