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Interdire le glyphosate signerait la fin de l'agroécologie, selon des agriculteurs

Publié le 30/08/2017 18:08
Des manifestants favorables à l'interdiction du glyphosate, le 19 juillet 2017, devant la Commission européenne à Bruxelles (Photo THIERRY CHARLIER. AFP)
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Des manifestants favorables à l'interdiction du glyphosate, le 19 juillet 2017, devant la Commission européenne à Bruxelles (Photo THIERRY CHARLIER. AFP)

La volonté de Nicolas Hulot de s'opposer au renouvellement de la licence du glyphosate dans l'UE suscite une levée de boucliers chez les agriculteurs, qui jugent ce produit essentiel pour les cultures, mais aussi pour l'agroécologie, l'environnement et le climat.

"En condamnant le glyphosate, @N_Hulot enterre l'agroécologie et les efforts entrepris par les agriculteurs sur les sols", a tweeté mercredi le président de la Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux, Arnaud Rousseau.

Peu avant, le ministère français de la Transition écologique avait indiqué à l'AFP que la France voterait "contre la ré-autorisation pour dix ans du glyphosate" dans l'Union européenne, "en raison des incertitudes qui demeurent sur sa dangerosité".

Le vote sur l'autorisation de cet herbicide controversé devrait avoir lieu le 4 octobre.

"Tous ceux qui font de l'agriculture de conservation et qui ont arrêté le labour pour capturer le carbone dans les sols, selon les principes érigés à la COP21, vont devoir arrêter ce type d'agriculture s'ils ne peuvent pas recourir au glyphosate ponctuellement pour nettoyer les champs juste avant les semis, lorsque le gel n'a pas supprimé les couverts végétaux plantés juste après les moissons", a déclaré à l'AFP Arnaud Rousseau.

"C'est au moment même où l'initiative 4 pour 1.000 (lancée lors de la COP 21 et qui promeut des techniques agronomiques pour séquestrer du carbone dans les sols) remporte le prix de la politique d'avenir visionnaire décerné par le World Future Council que Nicolas Hulot décide d'enterrer ces bonnes pratiques agricoles", a renchéri la FNSEA.

Stéphane Le Foll, alors ministre de l'Agriculture et ardent promoteur de l'agroécologie, avait proposé une utilisation raisonnée de ce produit.

"Le glyphosate a comme caractéristique d'être un désherbant total, mais seulement de contact, et non pas systémique, c'est-à-dire qu'il touche les mauvaises herbes mais pas les vers de terre, pas les microbes du sol ni les insectes", explique M. Rousseau.

- Des fermes menacées -

Pour lui, ce n'est pas le principe actif du glyphosate qui est à mettre en cause mais des "adjuvants" utilisés par Monsanto (NYSE:MON) pour accompagner le glyphosate, "notamment la taloamine", dans le Roundup.

Mais surtout, de l'avis général des producteurs, il n'y a pas d'alternative au glyphosate.

"Si demain on supprime le glyphosate, il va falloir le remplacer par le travail du sol, passer plusieurs fois des engins dans la parcelle pour détruire les repousses, les vivaces", indique Jean-Paul Bordes, directeur recherche et développement à l'institut du végétal Arvalis, qui pointe la consommation de fioul, de matériel et de main-d'œuvre supplémentaires.

"Le chardon, le chiendent, le liseron vont faire leur retour dans les cultures et générer des surcoûts de désherbage", insiste M. Bordes, qui estime que le retour au labour va "augmenter le risque d'érosion, de tassement des sols" et entraîner la "perte d'une forme de fertilité".

Sur un plan économique, "la disparition du glyphosate, ça représente une facture de 900 millions d'euros par an pour les céréaliers français", prévient Philippe Pinta, président de l'AGPB (producteurs de blé), qui s'appuie sur une étude réalisée par Arvalis.

Au-delà, pour Jean-Paul Bordes, l'arrêt de l'utilisation du glyphosate signe la fin "de toutes les fermes dans les zones intermédiaires", aux sols moins fertiles, dont l'équilibre économique "repose sur une diminution de la main-d'œuvre par hectare, une diminution des charges".

"Les agences scientifiques européenne et française ont donné leur accord. Donc on est bien sur un aspect politique et plus sur un aspect scientifique", déplore Philippe Pinta.

Les producteurs de blé qu'il représente ont co-signé avec les producteurs de maïs, de betteraves et d'oléagineux une lettre au président de la République afin d'infléchir la position de la France.

"Aujourd'hui, c'est M. Hulot qui s'est prononcé, pas le gouvernement français", tente-t-il de se rassurer.

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