par Noel Randewich
NEW YORK (Reuters) - L'indice Dow Jones de la Bourse de New York a inscrit un nouveau record de clôture vendredi et signé sa meilleure performance hebdomadaire depuis décembre 2011 après la victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.
L'indice Dow Jones a progressé de 39,78 points, soit 0,21%, à 18.847,66. Le Standard & Poor's 500, pénalisé entre autres par la baisse du pétrole, a en revanche cédé 3,03 points (-0,14%) à 2.164,45 tandis que le Nasdaq Composite gagnait 28,32 points (+0,54%) à 5.237,11.
Même si l'euphorie a commencé à s'essouffler, les investisseurs continuent de parier sur l'impact positif des promesses de campagne du républicain, notamment en matière de simplification du cadre réglementaire dans la santé et la finance mais aussi de grands travaux d'infrastructures.
"Wall Street étudiera de près les nominations (décidées par Trump) et ses annonces en matière politique pour voir si elles valident la tonalité plus optimiste observée sur les marchés ces derniers jours", estime Alan Gayle, responsable de la stratégie d'investissement et directeur de l'allocation d'actifs de RidgeWorth Investments.
L'indice S&P des valeurs financières a gagné plus de 8% sur les trois dernières sessions, retrouvant ses niveaux de 2008, pendant la crise financière, sans toutefois avoir encore effacé totalement les séquelles de celle-ci. Celui des valeurs industrielles a quant à lui pris 4,8% et celui de la santé 3,1%.
Sur le front macroéconomique, le seul indicateur important du jour était la première estimation de l'indice de confiance du consommateur de l'université du Michigan, qui le donne à 91,6, nettement au-dessus du consensus (87,5) et au plus haut depuis juin.
REPLI DE L'ÉNERGIE, DE LA SANTÉ ET DES MATIÈRES PREMIÈRES
Du côté de la Réserve fédérale, le vice-président de celle-ci, Stanley Fischer, a déclaré que les perspectives de croissance semblaient assez solides pour permettre une remontée progressive des taux d'intérêt, tout en soulignant que la Fed était attentive au mouvement de hausse des coûts d'emprunt à long terme du Trésor.
Jeudi, le rendement des Treasuries à dix ans a atteint son plus haut niveau depuis dix mois, à 2,15%, la perspective de voir Donald Trump mettre en oeuvre une politique conduisant à creuser les déficits ayant provoqué une remontée brusque des anticipations d'inflation.
Le marché obligataire était fermé vendredi pour le Veterans Day.
La séance a également été marquée par la rechute des cours du pétrole, le déséquilibre entre l'offre et la demande étant revenu au premier rang des préoccupations du marché. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 2,8% sur la journée à 43,41 dollars le baril.
Le compartiment de l'énergie a chuté de 1,66%, la plus forte baisse des grands indices sectoriels S&P, celui de la santé abandonnant 1,49% et celui des matières premières 1,32%.
Aux valeurs, les pétrolières Exxon Mobil (NYSE:XOM) et Chevron (NYSE:CVX) ont cédé respectivement 1,59% et 1,07% avec la chute du baril mais la plus forte baisse du Dow revient au géant de la pharmacie Pfizer, qui a abandonné 2,69% sur la journée.
LE DOLLAR TOUJOURS PORTÉ PAR LES ANTICIPATIONS D'INFLATION
A la hausse, Walt Disney a gagné 2,86%, la meilleure performance du Dow, après la promesse d'un retour à la croissance des bénéfices sur les deux prochaines années, qui a compensé des résultats marqués par les déboires du bouquet de chaînes sportives ESPN.
La progression la plus marquante du jour revient toutefois au spécialiste des processeurs graphiques Nvidia, qui a bondi de 29,8% grâce à l'annonce de la plus forte croissance de son chiffre d'affaires trimestriel depuis plus de six ans.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a gagné 5,36%. Le S&P a pris 3,8% - sa meilleure performance hebdomadaire depuis octobre 2014 - et le Nasdaq 3,78%. Quant à l'indice de volatilité Vix, il a chuté de 37% en cinq séances pour revenir à 14,17.
Environ 9,6 milliards d'actions ont changé de mains vendredi, un volume nettement supérieur à celui de 7,5 milliards enregistré en moyenne sur les 20 séances précédentes.
Sur le marché des changes, le dollar, toujours porté par la perspective de voir la présidence Trump favoriser la remontée de l'inflation aux Etats-Unis, a poursuivi sa progression, inscrivant un plus haut de neuf mois face à un panier de référence composé d'autres grandes devises et portant à plus de 2% sa hausse sur la semaine.
L'euro s'échangeait en fin de séance autour de 1,0860 dollar, après être tombé à 1,0836, au plus bas depuis mars.
Le billet vert a par ailleurs inscrit des records historiques face au peso mexicain et au yuan chinois.
(avec Yashaswini Swamynathan; Marc Angrand pour le service français)