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Le Medef fait sa rentrée et s'invite dans la campagne présidentielle

Publié le 30/08/2016 09:59
Pierre Gattaz, président du Medef, inaugure l'université d'été de son organisation patronale, le 27 août 2014 à Jouy-en-Josas (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Pierre Gattaz, président du Medef, inaugure l'université d'été de son organisation patronale, le 27 août 2014 à Jouy-en-Josas (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Quelles réformes pour redresser l'économie française? Quelles mesures pour soutenir les entreprises et améliorer leur compétitivité? Le Medef ouvre mardi sa 18ème université d'été, où défileront plusieurs candidats aux primaires, avec la volonté de s'immiscer dans le débat électoral, à neuf mois de la présidentielle.

"Y croire et agir", tel est le mot d'ordre fixé par la principale organisation patronale pour son grand raout de rentrée, qui réunit durant deux jours près de 5.000 participants à Jouy-en-Josas (Yvelines), sur le campus d'HEC.

"L'université d'été sera moins orientée sur l'actualité, les réformes qui se font ou qui ne se font pas, pour se concentrer sur la pédagogie des grands enjeux que l'on souhaite voir aborder lors de la campagne présidentielle", a expliqué le numéro un de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, dans un entretien aux Echos.

Plusieurs candidats à la présidence se presseront sur le campus d'HEC pour courtiser les entrepreneurs, principalement à droite. Dès mardi, l'ex-Premier ministre François Fillon, qui défend le programme le plus libéral, prendra la parole lors d'une "plénière politique".

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé s'exprimeront de leur côté mercredi, sans toutefois se croiser. L'ancien chef de l'Etat, qui a officialisé sa candidature à la primaire la semaine dernière, n'était plus venu au rendez-vous annuel du Medef depuis 2007, année de son élection. Le maire de Bordeaux, présent en 2013 et 2014, est quant à lui un habitué de l'événement.

Outre ces deux candidats, les patrons présents sur le campus d'HEC pourront entendre Bruno Le Maire, Rama Yade, ou encore Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques.

Côté majorité, les candidats à la primaire de la gauche seront plus rares, avec par exemple Marie-Noëlle Lienemann, représentante de l'aile gauche du PS.

- Croissance forte et plein emploi -

Alors que le pays peine à sortir du marasme économique, "les candidats à la présidentielle devraient avoir un objectif et un seul : retrouver une croissance forte et le plein emploi", a plaidé M. Gattaz dans Les Echos. "Quand je dis forte, c'est une croissance durablement au-delà des 2%, idéalement à 3%, et un taux de chômage ramené à 6%", a-t-il précisé.

Le patron des patrons fixe pour objectif la création de deux millions d'emplois lors du prochain quinquennat. Il avait déjà promis au début du mandat de François Hollande la création d'un million d'emplois, en échange du pacte de responsabilité, un vaste dispositif d'allègements de charges pour les entreprises devant peser à terme 41 milliards d'euros par an, mais cet objectif n'a finalement pas été atteint.

"Le pacte de responsabilité commence à fonctionner, nous avons crée 150.000 emplois l'année dernière dans les entreprises françaises", a toutefois assuré mardi sur Europe 1 M. Gattaz, appelant à ne "pas rester au milieu du gué".

Impôt sur les sociétés, impôt sur la fortune, 35 heures, compte pénibilité... Les deux jours de débat seront l'occasion, pour les prétendants à la présidentielle, de préciser les réformes qu'ils entendent mettre en œuvre.

Les candidats de droite "convergent vers un certain pragmatisme et font tomber une série de tabous", tels que la suppression de l'ISF ou la baisse des charges des entreprises, s'est félicité dans Les Echos M. Gattaz.

Mais des "totems" sont aussi "tombés" à gauche, observe-t-il. Le quinquennat "aura permis de révéler le rôle fondamental de l'entreprise, d'assumer l'importance d'une politique de l'offre. C'est une mue idéologique majeure pour la gauche", juge M. Gattaz, qui estime toutefois que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron "aurait pu aller plus loin dans les réformes depuis deux ans".

Le locataire de Bercy, qui entretient le doute sur ses ambitions pour 2017, et avait suscité la polémique l'an dernier, en critiquant les 35 heures et en égratignant la gauche, sera l'un des rares membres du gouvernement à s'exprimer lors de ce grand raout, mercredi.

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