NAIROBI, Kenya (Reuters) - Les restrictions chinoises sur les exportations de métaux rares, dont les produits à base de germanium, entraîneront une hausse du prix de ce métal qui profitera à la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mercredi la société minière publique congolaise Gécamines.
La Chine a annoncé lundi restreindre les exportations de certains produits à base de gallium et de germanium, citant des problématiques de sécurité nationale, suscitant l'inquiétude des entreprises mondiales des secteurs des semi-conducteurs et de la défense.
STL, une filiale de Gécamines, développe une unité de production de métaux, dont le germanium, utilisés pour les semi-conducteurs.
"Nous produirons du germanium (pour remplacer le métal) qui ne sera plus disponible pour le marché", a dit à Reuters le président de Gécamines Robert Lukama.
La RDC, premier fournisseur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre, prévoit d'explorer les minéraux nécessaires pour répondre à la transition mondiale vers une production peu émettrice en carbone, notamment le lithium, l'étain et les terres rares.
Les restrictions chinoises sur l'exportation de germanium et de gallium entreront en vigueur le 1er août. Elles pourraient perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales, alors que la Chine contrôle la majeure partie de la production de ces métaux utilisés notamment dans les puces électroniques.
Byrstar, un producteur international de minéraux et de métaux, a indiqué à Reuters qu'il envisageait des projets d'exploitation du germanium et du gallium en Australie, en Europe et aux États-Unis.
Le plus grand producteur de germanium d'Amérique du Nord, la société canadienne Teck Resources, a dit à Reuters que les restrictions n'auraient aucun impact sur sa production de germanium.
(Reportage Felix Njini et Clara Denina; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)