Investing.com - Journées intenses pour le pétrole. En ce moment, le WTI se négocie à 80 dollars et le Brent à 86.
Les investisseurs surveillent donc de près cette semaine pour voir quels niveaux le pétrole peut atteindre. Il faut rappeler que cette matière première est passée de 120 dollars début juin à moins de 90 dollars actuellement.
Aujourd'hui, à l'affaiblissement de la demande de pétrole brut en Chine et aux craintes croissantes d'une récession économique mondiale s'ajoutent des sanctions contre le pétrole.
"Cette semaine, le pétrole sera très volatil", indique Bankinter.
Dès lundi, l'embargo imposé par l'Union européenne (UE) sur le pétrole russe entre en vigueur, embargo qui s'accompagne d'une limitation du prix du pétrole à environ 60 dollars le baril.
"L'objectif de l'Occident est d'empêcher la Russie de financer la guerre en Ukraine avec les revenus générés par la vente de pétrole brut", commente Link Securities.
La Russie, pour sa part, passe à la contre-attaque et cessera de vendre du brut aux pays qui ont signé l'accord.
Le plafond de 60 dollars par baril est proche du prix actuel du pétrole russe, ce qui signifie que Moscou pourrait continuer à vendre tout en rejetant le plafond en principe.
"Si la Russie finit par suspendre plus de pétrole qu'environ un million de barils par jour, alors le monde se retrouve à court de pétrole et il faudrait une compensation quelque part, que ce soit de la part de l'OPEP ou non", souligne Jacques Rousseau, directeur général de Clearview Energy Partners, cité par ABC News. "Ce sera le facteur clé : découvrir quelle quantité de pétrole russe est réellement retirée du marché", ajoute-t-il.
Il ne faut pas non plus oublier que la Russie est un membre actif de l'OPEP+ et que, lors de sa réunion de ce week-end, le cartel a décidé de maintenir sa réduction de production de 2 millions de barils par jour.
"Il reste à voir comment ces mesures vont influencer l'offre de pétrole brut et le prix de cette matière première. Pour l'instant, tout porte à croire qu'il pourrait avoir un impact sur la production pétrolière russe, mais pas tellement sur son approvisionnement en pétrole, ce qui explique que le prix du pétrole n'ait réagi que légèrement à la hausse", souligne Link Securities.
"L'OPEP a indiqué que la Russie a pu vendre pratiquement toute la production destinée à l'Europe à des pays comme la Chine et la Turquie", souligne-t-on chez Renta 4.
En termes de niveaux, Warren Venketas, analyste chez DailyFX, explique que "l'action quotidienne du prix du pétrole brut Brent révèle une longue bougie supérieure aujourd'hui, mais le reste de la journée confirmera si cette bougie persiste, ce qui fera entrer en ligne de compte le niveau de soutien de 85,00 $. Fondamentalement, les préoccupations relatives à l'offre pourraient favoriser une hausse des prix, mais les marchés resteront prudents jusqu'à ce que la de réaction de la Russie soit plus claire".
Par Laura Sanchez