Par Peter Nurse
Investing.com -- Les prix du pétrole ont chuté vendredi après que de solides données sur l'emploi aux États-Unis ont stimulé le dollar, mais ils devraient encore afficher une semaine positive avant la réunion de l'OPEP+ en fin de semaine et le début de l'interdiction des importations de brut russe par l'UE.
Vers 15h15, les contrats à terme sur le brut américain s'échangeaient en baisse de 0,5% à 80,83 dollars le baril, tandis que le contrat sur le Brent baissait de 0,6% à 86,32 dollars.
Les données publiées vendredi ont également montré que le marché du travail américain est resté solide en novembre, la création d'emplois se maintenant malgré des signes croissants de licenciements dans l'ensemble de l'économie.
L'emploi non agricole a augmenté de 263 000 au milieu du mois, ce qui est bien supérieur aux 200 000 prévisions du consensus. Les chiffres d'octobre ont également été révisés à la hausse de 23 000 pour afficher un gain de 284 000.
Cela a contribué à la hausse du dollar, car les traders ont réévalué la probabilité que la Réserve fédérale américaine Federal Reserve continue à resserrer agressivement sa politique monétaire, étant donné la résistance du marché de l'emploi.
Le US Dollar Index, qui suit le billet vert par rapport à un panier de six autres devises, a augmenté de 0,4 % à 105,148, après être tombé à son plus bas niveau depuis août. Un dollar plus fort rend le pétrole brut, qui est libellé dans la devise américaine, plus cher pour les acheteurs étrangers.
Cela dit, les deux indices de référence du brut étaient en passe d'enregistrer leurs premiers gains hebdomadaires - les plus importants en deux mois, soit environ 5,5 % et 3 % respectivement - après trois semaines consécutives de baisse.
Les gains de la semaine s'expliquent en grande partie par l'espoir que la Chine, le plus grand importateur de pétrole brut au monde, s'apprête à lever ses restrictions extrêmement strictes en matière de mobilité, alors qu'elle lutte contre les cas de COVID qui atteignent des niveaux presque record.
Plusieurs villes ont déjà commencé à lever leurs bouclages après une série de manifestations violentes contre ces restrictions strictes, ce qui pourrait stimuler l'activité économique du pays et donc la demande de brut.
L'attention du marché du brut se tourne maintenant vers la réunion du week-end de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, connue sous le nom d'OPEP+.
On s'attend généralement à ce que le groupe s'en tienne à la position annoncée le mois dernier, à savoir une réduction de la production de pétrole de 2 millions de barils par jour, mais un certain degré d'incertitude plane encore sur cette décision.
"Les chiffres préliminaires de la production de l'OPEP pour le mois de novembre commencent à tomber et il n'est pas surprenant que le groupe ait considérablement réduit sa production au cours du mois en raison des réductions de production récemment convenues", ont déclaré les analystes d'ING (AS:INGA), dans une note, la production de l'OPEP ayant diminué d'un peu plus d'un million de barils par jour en glissement mensuel, selon une enquête de Bloomberg.
"Le groupe se réunit dimanche et, compte tenu de la récente faiblesse des prix, il y a un potentiel pour de nouvelles réductions."
Pour ajouter à l'incertitude, on apprend que l'Union européenne est proche d'un accord visant à plafonner le prix des exportations de pétrole russe à 60 dollars le baril. Une interdiction européenne des importations de pétrole russe dans le bloc entre également en vigueur lundi.
Le plafonnement des prix empêcherait les tiers d'obtenir des services essentiels tels que le transport maritime et l'assurance auprès des entreprises européennes si l'acheteur paie un prix plus élevé pour les cargaisons de brut russe.
Un accord à 60 dollars le baril "reste supérieur aux niveaux actuels que la Russie reçoit pour son pétrole brut. Par conséquent, si l'accord est conclu à ce niveau, il aura peu d'impact sur les revenus pétroliers russes à l'heure actuelle", a ajouté ING.