Investing.com-- Les prix du pétrole progresse ce mardi, rebondissant encore plus loin de leurs plus bas annuels dans la perspective d'une panne prolongée d'un oléoduc clé entre le Canada et les États-Unis, bien que les marchés soient restés prudents avant les données sur l'inflation aux États-Unis et une réunion de la Réserve fédérale prévue cette semaine.
L'assouplissement des restrictions COVID-19 en Chine, principal importateur de pétrole brut, a également contribué à améliorer le sentiment, bien que brièvement, étant donné que le pays est également aux prises avec une augmentation record des infections.
Le pétrole a été largement soutenu par la perspective d'un resserrement de l'offre américaine en raison d'une panne de l'oléoduc Keystone. La société canadienne TC Energy Corp, qui exploite l'oléoduc, a déclaré qu'elle n'était pas certaine du temps qu'il faudrait pour rétablir les approvisionnements après un déversement important la semaine dernière. Ce déversement, qui s'est produit au Kansas et a entraîné la fuite de plus de 14 000 barils de pétrole, est le plus important déversement de pétrole aux États-Unis depuis près de dix ans.
Selon les analystes, cela pourrait inciter à de nouvelles ponctions dans les stocks américains, ce qui est susceptible de resserrer l'offre à court terme.
Le Brent a augmenté de 0,5% à 78,47 dollars le baril dans les premiers échanges asiatiques, tandis que le West Texas Intermediate futures a augmenté de 0,7% à 73,70 dollars le baril. Les deux contrats ont bondi de près de 3 % lundi, après avoir atteint leur plus bas niveau en un an la semaine dernière.
L'incertitude quant à une récession mondiale, la faiblesse de la demande chinoise et un plafonnement plus faible que prévu du prix du pétrole russe ont pesé sur les prix du brut au cours des deux dernières semaines. Le sentiment à l'égard du pétrole brut a également été ébranlé par le maintien de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de sa dernière réunion de l'année, ce qui a déçu les investisseurs qui espéraient de nouvelles réductions de la production.
L'attention se porte maintenant sur les chiffres de l'IPC US, attendu à 08h30 ET (13h30 GMT), qui devrait influencer la politique monétaire du pays pour 2023. Alors que l'indice des prix à la consommation devrait avoir encore diminué en novembre par rapport au mois précédent, les marchés se méfient de toute surprise à la hausse, surtout après que l'indice des prix à la production ait diminué moins que prévu ce mois-ci.
Une lecture plus forte que prévu pourrait susciter une réponse hawkish de la part de la Réserve fédérale, ce qui, à son tour, est susceptible de voir les taux d'intérêt américains culminer à des niveaux plus élevés. Bien que l'on s'attende à ce que la banque centrale augmenter les taux de 50 points de base mercredi, elle a prévenu que toute obstination en matière d'inflation entraînera le maintien de taux d'intérêt élevés jusqu'en 2023.
La forte hausse des taux d'intérêt américains a suscité des inquiétudes quant à une éventuelle récession, ce qui a fortement pesé sur les marchés du brut cette année. Le fléchissement des indicateurs économiques dans le monde entier a renforcé cette notion au cours des derniers mois.
Par Ambar Warrick