Investing.com – L'actualité du weekend a surtout été marquée par une attaque de drones sur une installation pétrolière en Arabie Saoudite, avec des dégâts tels que la production saoudienne devrait est pour l'instant amputée de plus 5 millions de baril par jour.
Sans surprise, le pétrole a bondi face à ces informations, affichant un gain de plus de 10% à l'ouverture des futures sur le pétrole brut WTI hier soir. Le Brent de son côté a affiché une progression de près de 12$, soit sa plus forte hausse journaière en Dollars depuis 1988.
Mais au delà des conséquences sur l'offre de pétrole et donc son prix, le marché craint également une escalade de la situation, Trump étant visiblement prêt à passer à l'action si l'Iran se révélait être derrière ces attaques.
Le président Donald Trump a en effet déclaré que les États-Unis étaient prêts à attaquer ("locked ans loaded » ) face à cette attaque, précisant que son administration attendait la confirmation de Riyadh pour déterminer qui a lancé l'attaque.
"Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable", a également déclaré Trump dans un post sur Twitter (NYSE:TWTR), avec sans aucune doute l'Iran en tête.
Les rebelles yéménites Houthi ont revendiqué l'attentat, ce qui n'a pas empêché les États-Unis de montrer du doigt l'Iran. Le secrétaire d'État Mike Pompeo a accusé Téhéran d'avoir lancé une "attaque sans précédent sur l'approvisionnement énergétique mondial".
L'Iran a rejeté ces allégations comme étant "dénuées de sens", "incompréhensibles" et "inutiles".
Trump a par ailleurs annoncé qu'il avait autorisé l'utilisation des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis afin de maintenir l'approvisionnement du marché et éviter un choc trop prononcé.
C'est en effet pas moins 5,7 millions de barils par jour qui n'arriveront pas sur le marché jusqu'à la réparation des installations, soit environ 50 % de la production de la compagnie nationale saoudienne Aramco, et environ 5 % de l'approvisionnement mondial en pétrole.
Pour les marchés pétroliers, il s'agit de la pire perturbation surprise de l'histoire, avec une perte d'approvisionnement en pétrole plus grâce que ce qui avait été connu en août 1990, lorsque l'Irak, dirigé par Saddam Hussein, avait envahi son voisin le Koweit. Selon l'Agence internationale de l'énergie, lze recul de la prioduction lié à l'attaque de drones le weekend dernier dépasse également la perte de la production pétrolière iranienne en 1979 pendant la Révolution islamique.
Du côté des analystes, on notera que la banque UBS a précisé qu'outre la réaction initiale, les conséquences sur le marché dépendront du temps que prendront les réparations, soulignant que pour l'instant, l'Arabie Saoudite a suffisamment de stocks pour fournir le marché à ses niveaux habituels au cours des prochains jours.
Goldman Sachs (NYSE:GS) précise que le Brent pourrait monter de 3 à 5$ si le recul de production dure plus d'une semaine, et de 2 à 14$ si il dure de 2 à 6 semaines. Si la réparation prennent plus de 6 semaines, la banque anticipe un baril au-dessus de 75$.
Enfin, on notera que cette situation devrait globalement peser sur l'optimisme des marchés boursiers mondiaux ce lundi, d'autant plus que d'autres dossiers inquiètent les investisseurs, avec notamment les informations du Politico selon lesquelles Trump s'apprêterait à annoncer des tarifs douaniers contre l'UE.