par Bart H. Meijer
AMSTERDAM (Reuters) - Philips a annoncé mardi son intention de vendre son activité d'appareils domestiques, qui fabrique des cafetières, des purificateurs d'air ou encore des bouilloires, des fers à repasser et des aspirateurs, autant de produits sans lien avec le domaine de la santé sur lequel le groupe néerlandais souhaite désormais se concentrer.
Cette activité a généré un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros l'an dernier et Philips entend s'en séparer d'ici 12 à 18 mois.
L'ancien conglomérat s'est transformé ces dernières années en un groupe technologique spécialisé dans la santé vendant des équipements médicaux aux hôpitaux et des accessoires du quotidien pour les particuliers. Il a scindé ses activités d'éclairage et d'électronique grand public qui faisaient auparavant sa renommée.
"Cette activité (d'appareils domestiques) n'est pas stratégique pour notre avenir de leader des technologies de santé", a dit le directeur général Frans van Houten.
Il a ajouté que toutes les options restaient envisageables pour cette division, dont la marge d'exploitation à deux chiffres est "légèrement inférieure à la moyenne de Philips".
Marc Hesselink, analyste d'ING (AS:INGA), a déclaré qu'un "rapide" calcul permettait de valoriser cette activité environ 3 milliards d'euros, sur la base d'une marge de 10% et d'un multiple de 12 fois le bénéfice brut.
"De notre point de vue, c'était une initiative largement attendue de la part de Philips au bout d'un certain temps afin de pouvoir se concentrer davantage sur la technologie de santé", a-t-il dit.
RÉSULTATS TRIMESTRIELS DÉCEVANTS
L'action Philips reculait d'environ 3% en fin de matinée en Bourse d'Amsterdam, parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600 (+0,04%) en raison de résultats du quatrième trimestre inférieurs aux attentes, avec en particulier une croissance des ventes moins bonne que prévu dans tous ses secteurs d'activité.
Le chiffre d'affaires à périmètre comparable a progressé de 3% à 6 milliards d'euros alors que les analystes prédisaient une hausse de 4,9% selon un consensus fourni par le groupe.
Le bénéfice avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements (Ebitda) a pour sa part augmenté de 1% à 1,07 milliard d'euros, un niveau là aussi légèrement inférieur aux attentes.
Philips a néanmoins confirmé ses objectifs pour 2020.
Le groupe avait déjà prévenu en octobre que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine le contraignait à déplacer une partie de sa production et à rechercher de nouveaux fournisseurs.
Cela a principalement pénalisé son activité déjà en souffrance de soins connectés, spécialisée dans la surveillance à distance des patients. Frans van Houten a annoncé qu'en conséquence, la patronne de cette division, Carla Kriwet, quittait le groupe.
(version française Bertrand Boucey, édité par)