Le syndicat des métallos sud-africains Numsa va soumettre à ses adhérents une nouvelle offre du patronat visant à mettre fin à la grève qui affecte la sidérurgie et la construction mécanique depuis le 1er juillet, a-t-il indiqué mardi soir.
"La décision finale du syndicat concernant le règlement (proposé par les employeurs) ne sera communiquée que quand nous aurons reçu un mandat de nos membres. Un certain nombre d'assemblées générales seront organisées ces deux prochains jours pour présenter l'offre", a expliqué Numsa dans un communiqué, ajoutant que son comité central se réunirait ensuite "en temps utile" pour faire le point.
Sous la pression du gouvernement, la fédération patronale Seifsa a indiqué qu'elle avait amélioré son offre "avec réticence", proposant désormais une augmentation salariale de 10% par an sur trois ans pour les travailleurs les moins bien payés.
L'inflation est actuellement légèrement supérieure à 6% en Afrique du Sud, et devrait décroître légèrement en 2015 et 2016.
Numsa avait fait savoir le 13 juillet qu'il était prêt à mettre fin à la grève s'il obtenait une augmentation de 10% sur une seule année, ou au moins 10% par an sur les trois années si le patronat tient à un accord triennal.
Seifsa exige un accord sur trois ans comme c'est l'usage en Afrique du Sud, afin d'éviter une nouvelle grève dès l'an prochain.
La fédération patronale a en revanche rejeté une proposition du gouvernement qui permettrait de renégocier l'accord de branche au niveau des entreprises.
L'organisation patronale Neasa, qui représente surtout les PME, a qualifié la proposition salariale de Seifsa de "suicide", et s'en est désolidarisé, indiquant qu'elle n'irait pas plus loin que 8% d'augmentation.
Hormis une augmentation salariale, Numsa réclame une hausse des allocations logement et la fin du recours à l'intérim.
Numsa, le plus important syndicat d'Afrique du Sud, dit avoir embarqué 220.000 ouvriers de plus de 10.000 sociétés dans sa grève, qui affecte également d'autres entreprises privées de pièces détachées, comme dans l'automobile.
Le mouvement, émaillé de nombreux cas de violences et d'intimidations, désespère les investisseurs, alors que l'Afrique du Sud sort de cinq mois d'une grève très dure des mineurs de platine qui a été largement rendue responsable d'une contraction du PIB de 0,6% au premier trimestre, et a contribué à la dégradation de la note financière du pays.