Le ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg est attendu à Berlin vendredi pour évoquer le dossier du rachat du groupe industriel français Alstom avec des responsables allemands, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Le conglomérat allemand Siemens est un candidat potentiel, et qui aurait les faveurs de Paris, pour un rachat de la branche énergie d'Alstom qui est convoitée aussi par le groupe américain General Electric (GE).
Le déplacement de M. Montebourg, qui intervient le même jour qu'une rencontre entre le président français François Hollande et la chancelière Angela Merkel dans le nord de l'Allemagne, prévoit "des entretiens économiques et politiques sur le dossier Alstom" a indiqué à l'AFP la même source sous couvert d'anonymat.
Elle n'était pas en mesure de préciser l'emploi du temps du ministre, mais une rencontre avec son homologue Sigmar Gabriel a été évoquée par des journalistes allemands.
Cette visite n'a pas été confirmée de source officielle à Paris ou Berlin.
M. Montebourg a justifié sa préférence pour une opération avec Siemens dans une interview publiée jeudi par le quotidien économique Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"L'offre de GE n'est pas une offre d'alliance, mais un rachat, une offre qui conduirait à un affaiblissement durable de la branche transport d'Alstom" non concernée par l'offre de reprise de GE, a expliqué le ministre. "A l'inverse, Siemens mise sur une alliance dans le transport sous direction française et dans l'énergie sous direction allemande. Les centres de décisions resteraient en France", a-t-il ajouté.
Siemens a laissé planer le mystère mercredi sur ses intentions définitives concernant le français Alstom, préférant se concentrer sur sa stratégie de redressement et des résultats trimestriels jugés satisfaisants. "Nous n'agirons que quand nous saurons ce que nous voulons", s'est contenté de déclarer Joe Kaeser, le patron de Siemens, lors d'une conférence de presse à Berlin.