par Michelle Nichols et John Irish
NATIONS UNIES (Reuters) - Alors qu'une nouvelle réunion internationale sur la Syrie est prévue ce vendredi à New York, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies peinent à s'entendre sur un projet de résolution approuvant les efforts diplomatiques visant à résoudre le conflit.
La représentante permanente des Etats-Unis auprès de l'Onu, Samantha Power, a confirmé vendredi devant la presse que les Cinq n'avaient toujours pas réussi à tomber d'accord sur un texte à soumettre au vote du Conseil avant la réunion des pays impliqués dans le processus de Vienne.
Les chefs de la diplomatie d'une douzaine de pays, dont la Russie, les Etats-Unis, la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et l'Iran, doivent se réunir au Palace Hotel de New York dans le prolongement des conférences internationales qui ont défini, les 30 octobre et 14 novembre derniers dans la capitale autrichienne, une feuille de route pour la paix en Syrie.
Les puissances occidentales espéraient faire valider par le Conseil de sécurité cette feuille de route qui prévoit le lancement en janvier de négociations entre Damas et l'opposition syrienne pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale et d'éventuelles élections, ainsi qu'un cessez-le-feu dans toute la Syrie, qui ne s'appliquerait pas à l'Etat islamique, au Front al Nosra et à d'autres groupes armés.
Le représentant de la Russie, Vitali Tchourkine, a cependant laissé entendre qu'il existait des désaccords importants entre les cinq membres permanents.
"Il y a malheureusement des tentatives, délibérées ou pas, d'affaiblir les documents de Vienne et nous ne voulons pas de ça", a dit le diplomate russe. Prié de préciser quels étaient ces problèmes, il a simplement confié qu'il y en avait "quelques-uns."
AUCUNE PERCÉE ATTENDUE
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a déclaré que l'un des objectifs de la réunion de New York était de clarifier le calendrier des négociations entre le gouvernement et l'opposition.
Parmi les autres sujets à l'ordre du jour figurent la création d'un mécanisme de surveillance d'un futur cessez-le-feu et la composition de l'équipe de négociateurs qui représentera l'opposition syrienne à des pourparlers.
Une conférence réunissant des opposants syriens la semaine dernière en Arabie saoudite a abouti à la désignation d'un "secrétariat" de 34 membres censé désigner les négociateurs. Mais sa composition reste contestée par Damas et ses alliés.
De sources diplomatiques, on souligne qu'il ne faut s'attendre à aucune percée significative lors de la réunion de New York.
Ces derniers jours, des progrès ont été signalés sur le point de désaccord le plus crucial, le sort du président syrien Bachar al Assad.
La Russie, ajoutent ces mêmes sources, a fait savoir qu'elle ne s'opposerait à un éventuel limogeage du chef de l'Etat syrien à la fin d'une période de transition, même si elle ne l'admettra pas publiquement.
L'opposition réunie à Ryad a réclamé le départ de Bachar al Assad au début d'un processus de transition.
(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)