PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse mercredi, dans l'attente des résultats de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui seront connus après la clôture à 19h00 GMT.
Les indices reprennent leur souffle après leur progression de la veille à des pics de plusieurs mois, portée par les valeurs bancaires italiennes.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,57% à 4.776,39 points dans les premiers échanges, repassant sous la barre des 4.800 points franchie la veille pour la première fois depuis un an.
À Francfort, le Dax cède 0,25% et à Londres, le FTSE laisse 0,31%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 reculent de 0,4%.
Un relèvement des taux de la Fed ne fait quasiment plus de doute et les marchés sont davantage intéressés par ses prévisions économiques et par les propos que tiendra sa présidente Janet Yellen, se demandant si le volontarisme économique du nouveau président des Etats-Unis peut infléchir la trajectoire des taux d'intérêt.
"Dans la mesure où la plupart des membres du Fomc (Comité de politique monétaire de la Fed-NDLR) attendront sans doute d'en savoir plus sur la politique budgétaire de Trump avant de modifier officiellement leurs prévisions, les marchés risquent d'être déçus par une Fed qui pourrait être avare en indications sur sa politique à venir", observe Michelle Girard (RBSM).
"Selon nous, la plupart des membres (du Fomc) jugeront toujours que deux ou trois hausses des taux s'imposeront en 2017".
Si la réunion de la Fed constitue le grand rendez-vous de la journée, ses retombées ne se feront sentir que jeudi en Europe et en attendant les places boursières réagissent à une actualité riche sur le front des fusions et acquisitions, en particulier dans le secteur des médias avec la guerre qui continue entre Mediaset et Vivendi (PA:VIV).
Mediaset inscrit le plus fort gain du Stoxx 600, de plus de 7%. La tension est montée d'un cran mardi entre Vincent Bolloré et le groupe de télévision italien, Vivendi (-0,6%) ayant porté sa participation à 12,32%. La famille Berlusconi, via sa holding Fininvest, a répliqué en renforçant sa participation à près de 40% dans Mediaset.
L'américain Johnson & Johnson ne soumettra pas d'offre sur Actelion mais la biotechnologique suisse ne renonce pas pour autant à une transaction, dont il discuterait à présent avec Sanofi (PA:SASY), selon des sources citées par le Wall Street Journal.
Actelion paie au prix fort l'éloignement de Johnson & Johnson par une perte de quelque 8% en ouverture, ramenée à 7,5% quelques instants après mais restant la plus forte des indices Stoxx 600 et FTSEurofirst 300.
Sanofi dans le même temps laisse 2,3%, plus fort recul de l'EuroStoxx 50.
La plus forte hausse de l'indice des grosses capitalisations revient au distributeur belgo-néerlandais Ahold Delhaize (BR:DELB) (+1,9%), dopé par des relèvements de recommandation. Goldman Sachs est passé de neutre à achat, tandis que Raymond James est passé de surperformer à achat fort.
Le distributeur allemand Metro, dont les résultats ont battu le consensus au quatrième trimestre, se classe en tête des hausses du FTSEurofirst 300 avec un gain de plus de 5%.
Sur le marché des changes, la perspective d'un relèvement des taux directeurs américains n'aide pas le dollar, qui fléchit face à l'euro, de 0,25%, et face à un panier de devises de référence, de 0,22%.
Le marché pétrolier est à nouveau en recul après avoir salué les différents accords de réduction de la production intervenus ces dernières semaines. Le WTI texan et le Brent laissent plus de 1%, affectés par une hausse des réserves de brut américaines et par la possibilité que l'Opep ait produit en novembre plus qu'on ne l'avait pensé auparavant.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)