par Ben Klayman et Bernie Woodall
DETROIT (Reuters) - General Motors (NYSE:GM) a publié jeudi un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes, conséquence de la baisse de la demande en Amérique du Sud et en Russie mais aussi d'un taux d'imposition plus élevé que prévu, des annonces qui pèsent sur le titre.
"Clairement, l'environnement macroéconomique en Amérique du Sud, et notamment au Brésil, s'est détérioré même par rapport à ce que nous pensions", a déclaré à la presse le directeur financier, Chuck Stevens, au siège de la société à Detroit.
Il a expliqué s'attendre à ce que la région reste en situation difficile jusqu'à la fin du premier semestre mais GM ajouté tabler pour la deuxième partie de l'année sur des bénéfices du même ordre qu'au second semestre de l'an dernier.
Chuck Stevens a également dit que le groupe avait réduit ses effectifs et sa production dans ses usines au Brésil, ce qui devrait générer environ 200 millions de dollars d'économies. GM a perdu 214 millions de dollars en Amérique du Sud au premier trimestre.
Le directeur financier a confirmé la perspective d'amélioration du bénéfice en 2015 et dit que GM restait sur la bonne voie pour attendre une marge bénéficiaire de 10% en 2016 en Amérique du Nord et redevenir rentable cette année-là en Europe.
Le premier constructeur automobile américain a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un bénéfice net de 945 millions de dollars, soit 56 cents par action, contre 125 millions de dollars (six cents par action) un an plus tôt.
PART DE MARCHÉ EN BAISSE
Les résultats du premier trimestre 2014 incluaient des charges exceptionnelles liées à des rappels de véhicules.
Hors éléments exceptionnels en raison de l'arrêt de la fabrication en Russie et d'indemnisations liées à un défaut d'allumage, le bénéfice par action ressort à 86 cents. Les analystes prévoyaient en moyenne un BPA de 97 cents selon Thomson Reuters I/B/E/S.
Le chiffre d'affaires a baissé de 4,5% à 35,7 milliards de dollars, contre un consensus de 37,6 milliards. A l'impact de la baisse des volumes au Brésil et en Russie s'est ajouté celui de la dépréciation des devises sud-américaines, conséquence de la hausse du dollar.
GM a annoncé en mars la fermeture d'une usine en Russie et le retrait d'Opel du marché russe à cause de la chute de la demande.
En Amérique du Nord, GM a gagné 2,18 milliards de dollars en trois mois et dégagé une marge de 8,8% grâce à une demande soutenue de grands pick-up et de SUV, ainsi qu'à la baisse de ses coûts.
En dépit de la bonne tenue du marché en Amérique du Nord et en Chine, la part de marché mondiale de GM s'est effritée, à 11% sur le trimestre contre 11,1% un an auparavant.
"On s'imaginait que GM devrait avoir gagné des parts de marché", estime l'analyste de Morgan Stanley (NYSE:MS) Adam Jonas. "C'est maintenant ou jamais."
(Juliette Rouillon et Marc Angrand pour le service français)