Le géant sud-coréen Samsung Electronics a annoncé jeudi une chute de près de 50% de son bénéfice net au 3e trimestre, confirmant ses difficultés sur le marché des smartphones de plus en plus saturé et marqué par la montée en puissance des fabricants chinois.
Le bénéfice net du numéro un mondial des téléphones portables a chuté de 48,8% au troisième trimestre, à 4.220 milliards de wons (4 milliards de dollars), par rapport à la même période de 2013. Il s'agit de la plus forte baisse enregistrée depuis le quatrième trimestre 2011.
Le résultat opérationnel pour le troisième trimestre (juillet à septembre) s'est également effondré, à 4.060 milliards de wons (-60%), légèrement en deçà de sa prévision de 4.100 milliards, pour un chiffre d'affaires en repli de 20%, à 47.400 milliards de wons.
"Malgré une hausse marginale des ventes en volume, les bénéfices de (la division mobile) ont reculé au terme des deux derniers trimestres, le prix moyen de vente des smartphones ayant décliné sous l'effet d'une baisse des prix des modèles les plus anciens et de la hausse des ventes de smartphones de gamme intermédiaire", a expliqué Samsung dans un communiqué.
La division mobile de Samsung a enregistré un bénéfice opérationnel de 1.750 milliards de wons sur la période juillet-septembre contre 6.700 milliards il y a un an (-74%). Le chiffre d'affaires est ressorti à 24.600 milliards de wons contre 36.600 milliards (-33%).
Cette division ne représente plus que 43% du bénéfice opérationnel du groupe contre 76% il y a six mois.
L'action a néanmoins clôturé en hausse de 4,51% à la Bourse de Séoul, les investisseurs s'attendant à ces résultats depuis l'avertissement publié par Samsung le 7 octobre.
Fin septembre, sous la pression d'Apple qui venait d'annoncer avoir vendu plus de 10 millions d'exemplaires de son iPhone 6, Samsung avait avancé la sortie de son nouveau smartphone à écran géant, le Galaxy Note 4, avec l'espoir de conserver sa place de numéro un mondial.
Lee Don-Joo, directeur des ventes et du marketing de la division mobile du sud-coréen, avait alors reconnu que le groupe "traversait une période difficile". Le Galaxy S5 n'aurait notamment pas rencontré les fortunes espérées auprès des consommateurs.
Samsung s'est montré modérément optimiste jeudi concernant l'avenir du Galaxy Note 4 tout en prévenant que "la concurrence allait s'intensifier davantage".
- Une fin d'année incertaine -
"Bien que (Samsung) s'attende à une croissance de la demande pour le Galaxy Note 4 récemment mis sur le marché, ainsi que pour les smartphones de gamme intermédiaire, l'incertitude demeure pour la division IM (mobile, NDLR) en raison de l'afflux traditionnel de nouveaux smartphones vers la fin de l'année qui pourrait exiger des dépenses supplémentaires en marketing et des promotions", a-t-il indiqué.
Pour le moyen et l'entrée de gamme, le géant sud-coréen est soumis à la pression de concurrents chinois comme Huawei et Lenovo qui inondent les pays émergents.
S'agissant du haut du panier, la série des téléphones intelligents Galaxy S subit les assauts des iPhone d'Apple. Le rival américain vient non seulement de lancer son nouvel iPhone 6 mais marche sur les plates-bandes du sud-coréen avec l'iPhone 6 Plus, un nouveau modèle de smartphone à écran élargi.
Samsung est le pionnier de ces téléphones à mi-chemin entre le téléphone et la tablette connus sous le mot valise de "phablette", très populaires en Asie.
Selon le cabinet de recherche IDC, les ventes de smartphones dans le monde ont atteint le chiffre record de 295,3 millions d'unité au second trimestre.
Samsung a conforté sa première place, avec 74,3 millions d'unités vendues, soit plus du double d'Apple, mais sa part de marché a fortement diminué, à 25,2% contre 33,3% un an plus tôt. Dans le même intervalle, la part de marché combinée de Huawei et Lenovo passait de 9 à 12,3%.
Samsung est en particulier à la peine en Chine "et il faudra encore un peu de temps pour voir la situation s'améliorer. Je ne pense pas qu'il puisse relever sa part de marché en Chine au 4e trimestre", a indiqué l'analyste Lee Min-Hee.
Le chinois Xiaomi, qui propose des appareils de quatre à cinq fois moins chers, a détrôné Samsung pour devenir cette année le premier vendeur de smartphones en Chine, avec 14% de part de marché contre 12% pour le sud-coréen, selon Canalys.