Dans une manœuvre stratégique, Pékin a adopté une double approche de menaces et de diplomatie pour influencer les pays de l'Union européenne (UE) avant un vote crucial sur l'imposition de droits de douane sur les véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine.
Ce vote a des implications commerciales importantes, la Chine menaçant de représailles par des contre-tarifs sur les produits européens, ciblant particulièrement des pays comme l'Espagne, la France et l'Italie qui ont soutenu les droits de douane sur les VE.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a conclu cette semaine une visite en Chine, au cours de laquelle il a exprimé son admiration pour les VE chinois et a appelé de manière inattendue l'UE à reconsidérer sa position sur les tarifs proposés. Une source gouvernementale espagnole a indiqué que la visite avait conduit à penser que le rôle de l'Espagne avait gagné en importance et qu'une résolution concernant les tarifs sur les produits porcins espagnols était à portée de main.
Dans un geste apparent pour soutenir les objectifs d'énergie verte de l'Espagne, une entreprise chinoise s'est engagée à construire une usine d'un milliard de dollars en Espagne pour la production de machines à hydrogène. Cette décision s'inscrit dans la tactique de la Chine d'imposer un "coût politique intérieur" aux pays de l'UE qui votent en faveur des tarifs sur les VE, comme l'a noté l'économiste basé à Pékin, Mei Xinyu.
Les exportations de l'UE de porc, de produits laitiers et de brandy vers la Chine se sont élevées à environ 10 milliards de dollars en 2023, dont une partie seulement serait soumise à des tarifs, sur un total de plus de 280 milliards de dollars d'exportations vers la Chine.
La Chine, qui fait toujours face aux tarifs américains de l'administration Trump, ne cherche pas un conflit commercial avec l'UE mais a clairement indiqué qu'elle riposterait si elle était confrontée à de nouveaux tarifs sur les VE, qui pourraient atteindre 35,3%. Les exportations de VE de la Chine vers l'Europe ont augmenté de 38% en 2023, l'Europe étant la destination de plus de 40% des exportations de VE chinoises.
Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, doit se rendre en Europe la semaine prochaine pour des discussions avec le chef du commerce de l'UE, Valdis Dombrovskis. L'itinéraire de Wang comprend également l'Italie qui, malgré son soutien aux tarifs sur les VE, cherche des investissements chinois pour renforcer ses capacités de production de VE.
Pour que les tarifs soient rejetés, la Chine a besoin d'un minimum de 15 États membres de l'UE, représentant 65% de la population de l'UE, pour voter contre lors du prochain vote en octobre. Les positions internes de l'UE varient, certains petits États évitant de prendre position et d'autres, comme l'Irlande, privilégiant leurs relations avec l'UE plutôt qu'avec la Chine. L'Irlande, notamment touchée par les enquêtes chinoises sur les produits laitiers et le porc, se concentrera sur le marché de l'UE.
Dans un scénario contrasté, la Chine a adopté une position plus agressive envers le Canada, lançant une enquête de représailles sur les exportations canadiennes de colza sans avertissement préalable après que le Canada a imposé un tarif de 100% sur les VE chinois en août. He Yongqian, porte-parole du ministère chinois du Commerce, a cité des preuves de dumping et de dommages substantiels à l'industrie nationale chinoise comme justification de l'enquête.
L'ouverture de Pékin à négocier avec l'UE contraste fortement avec son approche intransigeante envers le Canada, qui a été décrite comme un "choc et effroi" par Even Pay, analyste spécialisé dans l'agriculture chez Trivium China, basé à Pékin.
Reuters a contribué à cet article.
Cet article a été généré et traduit avec l'aide de l'IA et revu par un rédacteur. Pour plus d'informations, consultez nos T&C.