par Iona Serrapica et Gabriele Pileri
ASCOLI PICENO, Italie (Reuters) - L'Italie a observé samedi une journée de deuil national en l'honneur des 291 victimes du séisme qui a dévasté mercredi une partie du centre de la Péninsule, et a célébré les obsèques de 35 d'entre elles.
On dénombre en outre 387 blessés toujours hospitalisés.
De nombreux dirigeants politiques et des centaines de citoyens anonymes ont convergé vers d'Ascoli Piceno, localité proche d'Amatrice, ville la plus touchée par le séisme, où ont été célébrées les funérailles nationales.
Neuf corps ont été extraits dans la nuit des décombres d'Amatrice, portant à 230 le nombre de morts dans cette seule ville.
Le président de la République, Sergio Mattarella, s'y est rendu dans la matinée avant de prendre la direction d'Ascoli Piceno où une messe a été dite dans une enceinte sportive. Le président du Conseil, Matteo Renzi, était lui aussi présent.
Trente-cinq cercueils ont été alignés dans la salle. Deux d'entre eux contenaient les restes de deux des 21 enfants qui ont péri dans la catastrophe.
Parmi les étrangers qui ont perdu la vie dans le séisme, figurent six Roumains, trois Britanniques, un Albanais, un Canadien et une Espagnole.
Amatrice et la région environnante, connue pour ses paysages typiques et sa gastronomie, sont une destination prisée par les touristes et les autorités s'efforcent toujours de comptabiliser le nombre d'étrangers présents lors du tremblement de terre.
PAS DE PROTECTION PARASISMIQUE
Avant le service religieux, plusieurs habitants sont venus rendre hommage aux victimes de la catastrophe.
"Même si je ne les connaissais pas, mon coeur est brisé. Mes pensées vont vers eux parce que ces gens ont tout perdu, logement, proches et tous les sacrifices qu'ils ont consenti au cours de leur vie", a déclaré Luciana Cavicchiuni, habitante d'Ascoli Piceno. "Ce genre de choses ne devrait jamais arriver", a-t-elle ajouté.
Les répliques continuent de secouer la région, la plus forte ayant mesuré récemment 4,2. Selon l'institut géophysique italien, plus de 1.350 répliques ont touché le centre de la péninsule depuis le séisme de mercredi, de magnitude 6,2.
La plupart des bâtiments ne bénéficiaient pas de protection parasismique et parmi ceux qui en avaient, certains n'ont pas résisté au séisme, à l'image d'une école d'Amatrice rénovée en 2012.
La justice a commencé son travail d'enquête, s'intéressant notamment à l'effondrement d'un clocher qui a provoqué la mort de quatre personnes à Accumoli.
"Ce qui s'est passé ne peut seulement être mis sur le compte de la fatalité", a déclaré le procureur Giuseppe Saieva qui dirige l'enquête. "Si ces bâtiments avaient été construits comme on le fait au Japon, ils ne se seraient pas effondrés", a-t-il déclaré au quotidien La Repubblica.
(Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)