La récession en France devrait baisser d'intensité d'ici à la fin de l'année, et le pays devrait renouer avec une croissance "lente" début 2010, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié dimanche soir.
"La contraction de l'économie devrait ralentir sur le reste de 2009 et être suivi par un lent retour à la croissance qui commencera début 2010", écrit le FMI dans ce rapport publié à l'issue d'une mission de consultation en France.
"Etant donné les structures de bases de l'économie et des mesures politiques d'actions prises de bonne heure, la France a surmonté la crise actuelle mieux que la plupart des autres grandes économies", estime le Front.
"Néanmoins, le pays reste en profonde récession, et les politique à court terme de soutien à la reprise sont essentielles", ajoute le rapport, qui s'inquiète par ailleurs de "la hausse rapide du niveau de la dette publique".
Le FMI ne donne par d'estimation chiffrée pour l'évolution du produit intérieur brut français, mais ses pronostics sont comparables à ceux du gouvernement de Paris, qui attend une reprise lente et progressive en 2010, avec une croissance économique annuelle de 0,5%.
Le PIB français a baissé de 1,2% au premier trimestre. La baisse de l'activité, qui a commencé à l'automne 2008, avec un PIB en baisse de 1,4%, devrait se poursuivre au troisième trimestre à un rythme de 0,2%, avant de se stabiliser au dernier trimestre, selon les dernières prévisions de l'Institut national de la statistique (Insee).
Pour l'Insee comme pour le gouvernement la chute du PIB devrait atteindre 3,0% en 2009, du jamais vu depuis 1949.
Le FMI estime que "la récession mondiale impose un lourd tribut à l'économie française.
Le Fonds note les "mesures importantes" prises par le gouvernement pour "soutenir le secteur financier", en particulier les injections de capital dans les banques, qui ont atteint plus de 13 miliards d'euros.
D'une manière générale, estime le FMI, "les banques françaises se sont montrées comparativement résistantes face à la crise jusqu'ici", mais les "pressions montent" sur leur chiffre d'affaires et leur rentabilité, et la "tourmente financière devrait continuer à avoir des conséquences négatives" sur le secteur "pour quelque temps" encore.
"Bien qu'il y ait des signes de stabilisation de l'économie" française, celle-ci reste encore sujette aux risques, et notament à celui d'une "contraction plus forte" dans l'Union européenne, à laquelle sont destinées "deux-tiers des exportations françaises", ajoute le rapport.
Le FMI estime en outre que "des mesures supplémentaires pouraient être nécessaires pour renforcer la stabilité financière". A cet égard, le Fonds, qui plaide pour que les banques soient déchargées des actifs invendables accumulés pendant la dernière bulle immobilière, note que ceux-ci "sont toujours dans les bilans" des banques françaises.