Investing.com – Alors que l’or peine à progresser dernièrement malgré les craintes de récession, la banque française Société Générale reste positive pour le métal jaune, face à une inflation qui reste obstinément élevée alors que la Réserve fédérale prévoit de mettre fin à son cycle de resserrement.
"L'inflation globale continue de se refroidir, mais l'inflation de base reste obstinément élevée, et la Fed est proche de son pic cyclique" a écrit la banque dans une note publiée lundi, ajoutant qu’"alors que le calendrier d'une éventuelle récession américaine s'éloigne, ces développements donnent à la Fed l'opportunité (et l'obligation) de maintenir les taux à un niveau plus élevé plus longtemps pour lutter contre l'inflation".
Or, selon elle, "cela devrait maintenir les taux réels à un niveau élevé et, combiné à la force du dollar, créer des vents contraires qui devraient plafonner les prix de l'or à 2 000 dollars l'once ou moins d'ici la fin de l'année".
En ce qui concerne l’année prochaine, les analystes de la SG ont déclaré qu'ils anticipent une poursuite de la hausse du métal jaune.
"Le fruit à portée de main dans la lutte contre l'inflation étant déjà cueilli, nous pensons que le marché de l'or devra intégrer des projections prévisionnelles de l'IPC plus élevées" ont en effet écrit les analystes, ajoutant que l’or devrait grimper "jusqu'à 2 200 dollars l'once en dents de scie d'ici la fin de l'année 2024, à mesure que le marché ajuste ses prévisions d'inflation à terme en fonction du flux de nouvelles macroéconomiques".
Les analystes ont également ajouté que leurs modèles de prévisions forex tablent sur affaiblissement du dollar, ce qui devrait constituer "un moteur haussier supplémentaire qui devrait soutenir l'or, ainsi que d'autres actifs libellés en dollars".
La banque a toutefois également invité à la prudence, soulignant les sorties de fonds des ETF sur l’or.
"Malgré le retrait de 139t d'or des coffres de l'ETF depuis début juin, la valeur actuelle, à 2 789t, est supérieure de plus de 20% à la détention moyenne en 2016-20 (avant les importants afflux dus à la panique du COVID)" ont en effet souligné les analystes, expliquant que "ces détentions élevées ouvrent la porte à de nouvelles sorties des ETF à court terme si aucun catalyseur haussier ne galvanise les investisseurs pour qu'ils se diversifient davantage dans l'or".