PARIS (Reuters) - La croissance de l'économie française devrait atteindre 1,2% cette année et accélérer à 1,8% l'an prochain puis 1,9% en 2017, prévoit la Banque de France.
Ce prévisions diffusées jeudi sont en ligne, voire légèrement au-dessus de celles des organisations internationales pour 2015 et 2016, l'OCDE, qui vient d'actualiser les siennes, tablant sur 1,1% pour cette année et 1,7% l'an prochain.
Le gouvernement table lui sur 1,0% en 2015, puis 1,5% en 2016 comme en 2017 dans le programme de stabilité 2015-2018 publié en avril.
La croissance française resterait en retrait de celle de l'ensemble de la zone euro, prévue à 1,5% cette année, puis 1,9% en 2016 et 2,0% en 2017.
C'est la première fois que la Banque de France rend publiques les prévisions pluriannuelles de ses économistes, effectuées dans le cadre de l'Eurosystème, et elle entend désormais le faire à un rythme semestriel.
Dans un communiqué, elle a expliqué cette semaine que la décision en avait été prise par le gouverneur Christian Noyer "dans un souci de plus grande transparence et afin d'apporter une contribution aux débats économiques nationaux et européens".
S'agissant de l'inflation, la Banque de France table sur un taux IPCH (harmonisé pour permettre les comparaisons européennes) de 0,3% cette année puis une remontée à 1,4% l'an prochain et 1,7% en 2017.
Pour le contenu de la croissance, l'institution anticipe un redémarrage de l'investissement des entreprises à compter du deuxième semestre 2015.
Il progresserait de 1,1% en 2015 puis de 4,4% en 2016 et 4,2% en 2017 "dans un contexte d'amélioration du taux d'autofinancement qui reviendrait à son niveau de 2010."
"En parallèle, le chômage pourrait se stabiliser en 2015 et progressivement diminuer à partir de 2016", escompte la Banque, qui table sur un taux de chômage, pour la France entière (y compris les Dom) quasi stable en 2015 (10,3%), puis revenant à 10,1% en 2016 et 9,6% en 2017.
Elle prévoit encore un déficit public ramené à 3,8% du PIB en 2015, au même niveau que les prévisions gouvernementales.
Pour elle, avec un contexte macroéconomique porteur, la France devrait être en mesure de respecter ses engagements européens sur la cible de déficit nominal (NDLR-moins de 3% du PIB) "à condition que l'évolution du volume des dépenses publiques hors crédits d'impôts et hors charges d'intérêt soit inférieure à la tendance récente, à la suite des mesures à adopter dans les prochaines lois de finances."
(Yann Le Guernigou, édité par Gregory Blachier)