par Bernard Orr et Liz Lee
PÉKIN (Reuters) - Les craintes de voir les mouvements de population attendus à l'occasion du Nouvel An lunaire propager l'épidémie de COVID-19 en Chine étaient vives jeudi, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu'ils pourraient provoquer une flambée épidémique.
Pour la première fois depuis 2020, le Nouvel An lunaire, qui commence officiellement le 21 janvier, ne sera pas assorti de restrictions de mouvements après l'abandon par les autorités chinoises de la politique "zéro COVID".
Ce brusque changement de politique a pour conséquence d'exposer pour la première fois une grande partie des 1,4 milliard d'habitants du pays au virus, déclenchant une vague d'infections qui submerge des hôpitaux, vide les étagères des pharmacies et allonge les files d'attente dans les crématoriums.
L'OMS a estimé mercredi qu'en l'absence de données officielles satisfaisantes, il serait compliqué de gérer la propagation du virus lors des célébrations du Nouvel An lunaire.
L'organisation onusienne et plusieurs pays ont reproché à la Chine de ne pas présenter de données précises concernant la sévérité de l'épidémie.
Les experts chinois de la santé ont de leur côté appelé la population à ne pas rendre visite aux personnes âgées durant les vacances, alors que des millions de personnes doivent voyager à travers la Chine pour passer les fêtes en famille.
Des internautes fait part de leur inquiétude sur les réseaux sociaux.
"C'est une suggestion pertinente, rentrer à la maison ou faire passer la santé des personnes âgées avant tout", a écrit un utilisateur du réseau social Weibo.
Une autre utilisatrice a indiqué craindre de contaminer sa grand-mère. "C'est presque le Nouvel An et j'ai peur qu'elle ne se sente seule", a-t-elle écrit.
La grande migration des travailleurs vers leur région d'origine pourrait provoquer des pics de contamination dans les petites villes et les zones rurales, moins bien équipées en lits de soins intensifs et en ventilateurs.
(Reportage Bernard Orr, Liz Lee et Jing Wang, rédigé par John Geddie; version française Camille Raynaud)