LONDRES (Reuters) - Un député conservateur a déposé vendredi une motion de défiance à l'encontre de Boris Johnson et un autre a démissionné de son poste d'assistant du ministre de l'Intérieur, ajoutant ainsi à la pression s'exerçant sur le Premier ministre britannique depuis le scandale des fêtes illégales organisées dans sa résidence de Downing Street pendant les périodes de confinement liées au COVID-19.
Bob Neill, président de la commission parlementaire de la justice, a déclaré qu'un rapport officiel sur le "partygate" publié mercredi apportait la preuve d'un "comportement inacceptable" pendant la crise du coronavirus, ajoutant qu'il ne jugeait pas crédibles les explications de Boris Johnson à ces sujet.
"La confiance est le facteur le plus important en politique, mais ces événements ont sapé la confiance non seulement dans le cabinet du Premier ministre, mais également dans la politique elle-même", a déclaré Bob Neill dans un communiqué.
"Pour restaurer cette confiance et aller de l'avant, un changement de leadership est nécessaire."
Boris Johnson a déclaré après la publication de ce rapport qu'il assumait la responsabilité de cette affaire mais refusait de démissionner.
Un autre député conservateur, Paul Holmes, avait annoncé plus tôt vendredi qu'il démissionnait de ses fonctions gouvernementales d'assistant parlementaire privé au ministère de l'Intérieur pour se concentrer sur ses fonctions électives.
"Il est clair pour moi qu'une profonde méfiance à l'égard du gouvernement et du Parti conservateur est le fruit de ces événements (...) Il est consternant de voir que le travail réalisé en votre nom ait été terni par la culture toxique qui semble avoir imprégné le Number 10", a déclaré Paul Holmes dans un communiqué.
D'autres députés conservateurs ont appelé cette semaine à l'organisation d'un vote de confiance à l'égard de Boris Johnson. Cette procédure ne peut être engagée que si 54 parlementaires en font la demande.
Ces lettres étant confidentielles, seul le président du Comité 1922 chargé de cette question au Parti conservateur sait combien il en a reçues.
Paul Holmes a précisé à Reuters n'avoir pas envoyé de lettre pour demander la démission de Boris Johnson.
(Reportage Alistair Smout et Andrew MacAskill, version française Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)