BERLIN (Reuters) - La baisse des exportations s'est traduite par une contraction de l'économie allemande dans son ensemble au deuxième trimestre, montrent les statistiques détaillées publiées mardi, qui soulignent la principale faiblesse de la première économie d'Europe dans une période dominée par les tensions commerciales et la dégradation de la demande extérieure.
Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne a reculé de 0,1% après une croissance de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année, a précisé Destatis, l'institut fédéral de la statistique.
Et les perspectives sont incertaines, les derniers indicateurs du climat des affaires présageant d'une poursuite des difficultés; la majorité des économistes tablent d'ailleurs sur une nouvelle contraction du PIB au troisième trimestre, ce qui ferait entrer le pays en récession technique.
Le recul des exportations plus marqué que celui des importations sur la période avril-juin s'est traduit par une contribution négative des échanges extérieurs à la croissance de 0,5 point de PIB.
L'investissement dans la construction, en baisse de 1%, a lui aussi pesé sur la performance économique globale.
La consommation des ménages, la dépense publique et l'investissement privé dans les équipements industriels ont au contraire augmenté, mais pas suffisamment pour compenser l'important impact négatif du commerce extérieur.
EXCÉDENT BUDGÉTAIRE DE €45,3 MILLIARDS AU 1ER SEMESTRE
En rythme annuel et en données corrigées des variations saisonnières, la croissance allemande a ainsi ralenti à 0,4% au deuxième trimestre après 0,9% au premier.
"Le détail des composantes du PIB montrent que la contraction est presque exclusivement liée à la faiblesse des exportations", résume Carsten Brzeski, économiste d'ING.
"Une embellie sur le commerce pourrait facilement se traduire par un rebond en fin d'année. Une relance budgétaire pourrait doper la confiance et améliorer la croissance structurelle dans les années à venir."
Plusieurs responsables gouvernementaux ont laissé entendre ces dernières semaines que Berlin envisageait la possibilité d'un plan de relance budgétaire, qui serait lié à un vaste plan de lutte contre le dérèglement climatique. Certains ont suggéré que le gouvernement d'Angela Merkel pourrait même s'affranchir de la règle interdisant d'augmenter la dette publique afin de financer ces mesures.
Sur les six premiers mois de l'année, en dépit du ralentissement économique, l'Allemagne a enregistré un excédent budgétaire de 45,3 milliards d'euros, précise Destatis, soit l'équivalent du 2,7% du PIB.
Le gouvernement fédéral affiche un excédent semestriel de 17,7 milliards d'euros, les Länder des excédents cumulés de 12,7 milliards, contre 7,1 milliards pour les municipalités et 7,7 milliards pour le système de protection sociale.
(Michael Nienaber, Marc Joanny et Marc Angrand pour le service français)