PARIS (Reuters) - Les batailles pour savoir qui va gérer le Grand Paris n'ont aucun sens et bloquent le projet, encore loin d'être achevé, a déclaré Nicolas Sarkozy dans une interview publiée mardi sur le site de L'Opinion.
Pour l'ancien chef de l'Etat, qui a lancé le projet il y a dix ans, à son arrivée à l'Elysée, cette question ne se posera pas avant dix ans.
"J'appelle tous les acteurs politiques à comprendre que les problèmes institutionnels n'intéressent pas les Franciliens", explique-t-il dans son entretien, ajoutant qu'il était parfois un peu triste de voir certaines batailles "dérisoires par rapport à l'enjeu".
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et les 234 maires franciliens, dont Anne Hidalgo, attendent les arbitrages d'Emmanuel Macron sur la nouvelle organisation du Grand Paris, censée mettre un terme au "millefeuille territorial".
"J'ai voulu le Grand Paris des projets, pas celui des institutions", poursuit l'ancien président.
La métropole du Grand Paris, dirigée par Patrick Ollier, est chargée des travaux dans les territoires, alors que la Société du Grand Paris (SGP) doit réaliser le nouveau métro, dont le budget est aujourd'hui à plus de 35 milliards d'euros.
D'après Nicolas Sarkozy, ni les maires, ni la présidente de la région, ni un président de conseil départemental n'ont les compétences pour développer un tel projet.
"Ce ne sont pas eux seuls qui peuvent aujourd'hui incarner, porter, réfléchir, réaliser le Grand Paris. Ils ont besoin du leadership de l'Etat", souligne l'ancien chef de l'Etat.
(Arthur Connan, édité par Yves Clarisse)