En pleine accélération industrielle depuis son ouverture en 2012, l'usine Renault (PA:RENA) de Tanger produit une voiture toutes les minutes, exporte dans 74 pays au départ du port voisin et attire au Maroc un essaim de sous-traitants.
"L'usine est montée en puissance extrêmement rapidement, elle a fêté son millionième véhicule en juillet dernier et se place dans le top 5 des sites de production" du groupe, se félicite le directeur général pour le Maroc, Marc Nassif.
Sur ce site de 300 hectares situé à une trentaine de km du port de Tanger Med, tout a été conçu pour la réduction des coûts, la productivité. De la découpe des tôles à la sortie des voitures rutilantes, en passant par l'emboutissage, la tôlerie, la peinture et le montage, tout est minuté. Le moindre geste des ouvriers est calculé, dans les tunnels de lumière blanche.
Les 1.200 véhicules qui sortent chaque jour de l'usine arrivent au pied des navires en 40 mn de train pour exportation vers l'Europe, les pays du Golfe, l'Afrique et, depuis peu, Cuba.
Renault Maroc est devenu "un contributeur à hauteur de 10% des volumes mondiaux vendus par le groupe: en 2017, avec 370.000 véhicules produits au Maroc", où la marque se pose comme "l'acteur principal du marché national", souligne Marc Nassif.
Pour lui, "ce qui fait la performance du système industriel, c'est le volume de production et les infrastructures de premier plan" développées par les autorités marocaines dans une région encore "en sous-activité à la fin du siècle dernier".
L'industrie locale s'est développée, des fournisseurs étrangers se sont installés et "la moitié du véhicule produit est sourcé marocain, avec un objectif minimal de 65% en 2023", afin également de réduire les coûts de production, selon le patron de Renault Maroc.
"On est sur un rythme stabilisé de production maximale, on vise 330.000 pour cette année", complète Jean-François Gal, directeur de l'usine, où quatre modèles de voitures d'entrée de gamme sont produites.
Le site de Tanger emploie 8.600 personnes et "100% du personnel est marocain", avec des salaires légèrement supérieurs au minimum local, autour de 250 euros par mois, selon Renault.
Au-delà des performances industrielles, une des grandes fiertés du directeur du site, c'est le "zéro émission de CO2": l'électricité provient majoritairement d'un immense parc éolien situé à proximité, l'énergie thermique est produite à partir de la combustion de grignons d'olive -traditionnellement utilisés dans les campagnes marocaines- et de palettes de bois broyées.