FRANCFORT (Reuters) - Deutsche Bank (DE:DBKGn) a publié jeudi des pertes plus lourdes qu'attendu au titre du quatrième trimestre (1,6 milliard d'euros) et de l'ensemble de l'exercice 2019 (5,7 milliards), conséquence du coût de la vaste restructuration en cours.
La première banque allemande, considérée comme l'un des piliers du système financier mondial au même titre que JPMorgan Chase (NYSE:JPM), Bank of America (NYSE:BAC) ou Citigroup (NYSE:C), subit des pertes pour le troisième trimestre consécutif et la cinquième année de suite.
Les analystes tablaient sur des pertes d'1 milliard d'euros au cours du dernier trimestre 2019 et de 5 milliards d'euros sur l'année.
Le titre perdait jeudi 4,4% dans les premiers échanges à Francfort.
Le chiffre d'affaires du groupe a plongé de 4% au quatrième trimestre, à 5,3 milliards d'euros, et de 8% sur l'année, à 23,2 milliards d'euros. La banque espère faire remonter ce chiffre à 24,5 milliards d'euros d'ici à 2022.
Cette véritable institution allemande, fondée en 1870, peine à tourner la page de la décennie noire qu'elle vient de vivre : elle a perdu 15 milliards d'euros au cours des cinq dernières années, effaçant les plus de 9 milliards d'euros de bénéfices accumulés les cinq années précédentes, et son titre a chuté de 82% en dix ans.
Elle a annoncé en juillet une restructuration en profondeur, d'un montant estimé à 7,4 milliards d'euros, se traduisant par la suppression de 18.000 emplois, la fin de son activité sur les marchés actions et la réduction de ses opérations dans la banque d'investissement et sur le marché obligataire.
Toujours soucieuse de tailler dans ses coûts, la banque a annoncé cette semaine qu'elle allait réduire de moitié les bonus versés aux membres de son conseil d'administration au titre de l'année 2019 et que les salaires des employés ne seraient pas revalorisés avant plusieurs mois.
Dans une note publiée avant la publication des résultats, Barclays (LON:BARC) se montre peu optimiste quant aux futurs résultats de Deutsche Bank.
"Nous pensons que le groupe éprouvera des difficultés à atteindre ses objectifs de chiffres d'affaires tels qu'ils ont été définis dans le récent plan stratégique", est-il écrit.
(Tom Sims, Patricia Uhlig et hans Seidenstuecker, version française Simon Carraud, édité par Jean-Michel Bélot)