par Michael Shields
VADUZ (Reuters) - Les 38.000 habitants du Liechtenstein ont célébré jeudi le 300e anniversaire de ce riche micro Etat en buvant une bière avec leur monarque.
"C'est un privilège pour moi de pouvoir faire cela", a déclaré Johannes Allgäuer, 26 ans, après avoir trinqué avec le prince Hans-Adam II, 74 ans, à la garden-party organisée devant le château, qui surplombe la capitale Vaduz.
Certains Liechtensteinois ont eu un différend avec la dynastie au pouvoir lorsque Hans-Adam, arrivé au pouvoir en 1989, a menacé en 2003 d'abdiquer si ses sujets ne lui accordaient pas davantage de pouvoirs constitutionnels.
Les pouvoirs du prince ont été ainsi considérablement renforcés. Il a notamment le droit de mettre son veto à un projet de loi ou de référendum.
Aujourd'hui, la plupart des citoyens soutiennent la monarchie, affirme Manfred Frick, 39 ans, vêtu d'un uniforme de fanfare.
"Les politiciens vont et viennent, mais la dynastie princière est là pour toujours", dit-il.
Hans-Adam a délégué en 2004 à son fils, le prince Aloïs, l'essentiel du pouvoir.
"Notre pays est l'un des endroits les plus sûrs au monde", a déclaré le prince héritier, qui est âgé de 51 ans, dans un discours prononcé devant plusieurs milliers de ses compatriotes rassemblés dans une prairie.
"L'Etat de droit est fermement établi. Il n'y a pratiquement aucun autre pays où l'individu a autant à dire en politique", a-t-il dit. "Nous jouissons de l'un des niveaux de vie les plus élevés au monde."
Il y a trois siècles, le pays n'était qu'un coin perdu, a-t-il rappelé.
Si l'allemand est la langue officielle, les habitants préfèrent converser en un dialecte alpin qui en est dérivé. La monnaie est le franc suisse. Quatre habitants sur cinq sont catholiques.
Avec la Norvège, l'Islande et la Suisse, le Liechtenstein fait partie de l'Association européenne de libre-échange des pays qui appartiennent au marché unique européen sans faire partie de l'Union européenne.
Le plus gros employeur est Hilti, une entreprise qui fabrique des outils électriques. La principauté coincée entre l'Autriche et la Suisse est surtout connue pour son activité dans les services financiers.
Le pouvoir de veto du prince fait de cette monarchie constitutionnelle l'une des rares en Europe à avoir une autorité politique. Les Liechtensteinois ont toutefois le droit d'organiser un référendum pour révoquer leur confiance en le prince à partir du moment où au moins 1.500 citoyens soutiennent cette idée.
(Danielle Rouquié pour le service français)