Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi, malgré de bons indicateurs américains sur l'emploi et un emprunt français réussi, à cause des craintes qui pèsent sur le secteur bancaire européen.
Paris a cédé 1,53%, Londres 0,78% et Francfort 0,25%. Milan et Madrid ont plongé respectivement de 3,65% et 2,94%, plombées par la chute des valeurs bancaires.
Les doutes sur la solidité du système bancaire "recommencent à ronger l'esprit des investisseurs, alors que les dépôts à la Banque centrale européenne (BCE) atteignent des niveaux records et que la première banque italienne, UniCredit, a vu son cours en Bourse s'effondrer", soulignait Simon Denham, analyste de Capital Spreads.
Unicredit va céder ses titres avec une énorme décote de 43% pour réaliser son augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros. Elle a dévissé de 17,27% à 4,48 euros après s'être effondrée de plus de 14% mercredi.
"Certains établissements vont être contraints de se recapitaliser pour consolider leurs fonds propres dans des conditions de marché très défavorables", déplore Arnaud de Champvallier, directeur de Turgot Asset Management.
En Allemagne, Deutsche Bank a perdu 5,60% suite à des rumeurs sur un besoin d'augmentation de capital.
En Espagne, le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a estimé que les banques auront probablement besoin de provisionner jusqu'à 50 milliards d'euros en plus pour apurer leurs comptes. La première banque du pays, Santander, a perdu 4,51%.
Autre motif de tension, les banques ont déposé 443 milliards d'euros entre mercredi et jeudi auprès de la Banque centrale européenne (BCE), un léger recul par rapport au record de la veille de 453 milliards, mais qui montre que la situation est loin d'être normalisée.
Ces craintes n'ont pas permis au marché de profiter de bons chiffres sur l'emploi américain où le secteur privé a créé 325.000 emplois de plus qu'il n'en a détruit en décembre et où les nouvelles inscriptions au chômage ont nettement baissé lors de la dernière semaine de 2011.
Elles ont également éclipsé les émissions obligataires réussies de la France, qui a levé comme prévu près de huit milliards d'euros sur des échéances longues, et du FESF, qui a levé trois milliards d'euros à trois ans pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal.