La compagnie Air France prévoit une légère baisse de ses effectifs sur trois ans (2017-2019), sauf pour la population pilotes, en hausse, d'après un document interne consulté jeudi par l'AFP.
Dans ce texte, la direction présente les conséquences possibles sur l'emploi du projet stratégique "Trust Together" (la confiance ensemble) dévoilé début novembre. Elle précise que "les hypothèses retenues" évolueront en fonction des négociations en cours avec le personnel navigant.
Au global, les effectifs passeront d'environ 40.100 équivalents temps plein (ETP) fin 2017 à 39.500 fin 2019, avec une baisse attendue en région parisienne et en Corse notamment.
Sur cette période, les personnels au sol verront à nouveau leur population se réduire, passant de 25.200 ETP à 24.750 environ. Les postes de magasinier et de piste seront particulièrement touchés par cette baisse, tandis que des recrutements sont prévus dans la maintenance et l'informatique.
Les hôtesses et stewards passeront de 11.400 à 11.150 sur trois ans, d'après le document qui fait état d'arrivées de jeunes en alternance et d'un "pic de besoin sur 2017 nécessitant le recours à des CDD".
Pour les pilotes, actuellement en négociation pour la création d'une compagnie à coûts réduits sur long et moyen-courriers (projet Boost), l'entreprise exprime un "besoin significatif de ressources sur les 3 ans", en raison d'une croissance de l'activité et de "nombreux départs en retraite" (environ 80 par an). Ils pourraient être 3.500 ETP en fin d'année et 3.600 fin 2019.
Jeudi en comité central d'entreprise, le directeur général d'Air France, Franck Terner, a par ailleurs réaffiché les ambitions stratégiques du groupe, selon plusieurs représentants du personnel.
Il s'agira de développer la nouvelle compagnie, qui disposera de 10 avions long-courrier et 18 moyen-courrier en 2020, de "redynamiser" le hub de Roissy, de "renforcer la maintenance en restant n°2" mondial, de lancer "un plan défense Cargo" et de "continuer l'amélioration des coûts", d'après un syndicaliste.
"Bref, rien de neuf et tout le monde est déçu", a-t-il commenté. Il n'y a pas eu de "nouvelle annonce sur la stratégie", "tout le monde reste sur sa faim", a appuyé Miguel Fortea (CGT) en relatant la "grogne de l'ensemble des élus".