La banque centrale allemande, la Bundesbank, s'attend à une croissance plus importante de l'économie de l'Allemagne en 2014 qu'initialement pronostiqué, malgré le ralentissement évident de la dynamique au deuxième trimestre.
Elle a annoncé vendredi tabler désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,9%, contre +1,7% attendu en décembre, lors de son précédent pronostic.
Pour 2015, la Bundesbank a laissé sa prévision inchangée, à 2%, et pour 2016 elle prévoit une hausse de 1,8%, selon sa première estimation à cet horizon.
"Outre l'amélioration de la conjoncture dans les pays industrialisés et la reprise graduelle en zone euro, la force de la demande allemande plaide pour une trajectoire de croissance solide de l'économie", a justifié Jens Weidmann, son président, cité dans le communiqué.
La Buba s'aligne ainsi sur les principaux instituts de conjoncture allemands et les Sages, un groupe d'économistes influents qui conseillent le gouvernement, qui attendent aussi une croissance de 1,9% pour cette année après celle maigrichonne enregistrée l'an dernier (0,4%). La prévision du gouvernement est elle de 1,8%.
- Indicateurs contrastés -
La première économie européenne a très bien démarré l'année, avec une hausse du PIB de 0,8% au premier trimestre surtout grâce à l'hiver anormalement clément. Toutefois la dynamique s'est ralentie au printemps, comme est venue en témoigner vendredi la publication d'une hausse minime et inférieure aux attentes de la production industrielle d'avril.
Cette dernière a progressé de 0,2% sur un mois, un chiffre jugé "décevant" par Annalisa Piazza, analyste chez le courtier Newedge.
Mais les indicateurs disponibles s'avèrent contrastés. Ainsi, les commandes industrielles ont elle nettement progressé en avril (+3,1% sur un mois), faisant mieux qu'attendu, selon des chiffres publiés jeudi.
Bonne nouvelle aussi, note Christian Schulz, de la banque Berenberg, les exportations allemandes ont aussi grimpé, en données ajustées des variations saisonnières, à 94,5 milliards d'euros en mai, selon des chiffres publiés vendredi. La balance commerciale affiche son niveau le plus élevé depuis janvier, avec 17,7 milliards d'euros.
Pour autant, tout le monde s'accorde à penser que l'économie allemande ne renouvellera pas l'exploit du premier trimestre.
"L'activité demeurera robuste mais nous excluons une nouvelle accélération à court terme", explique Annalisa Piazza.
Pour Ralph Solveen, de Commerzbank, "il est clair que l'économie allemande a rétrogradé d'au moins une vitesse au deuxième trimestre". Il s'attend en conséquence à ce que le PIB allemand ne progresse que de 0,3% au deuxième trimestre.
Carsten Brzeski, d'ING, constate que la persistance d'une production industrielle décevante sur deux mois (mars-avril) "suggère que la crise ukrainienne et le ralentissent chinois pourraient avoir un impact plus fort sur l'économie réelle que ce que les indicateurs de confiance ne laissaient à penser et que la reprise de la zone euro n'est pas encore assez solide pour avoir un impact positif sur l'industrie allemande".