Les ventes au détail en Allemagne ont enregistré une nouvelle hausse en février, déjouant les attentes des analystes qui misaient sur un repli, ce qui était jugé de bon augure pour l'accélération économique dans le pays.
En février, le chiffre d'affaires des commerces de détail a progressé de 1,3%, selon l'Office fédéral des statistiques Destatis qui publie ces données corrigées des variations saisonnières et calendaires.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une baisse de 0,5% sur un mois.
Le fort rebond des ventes au détail enregistré pour le mois de janvier a lui été révisé à la baisse. Destatis, qui corrige fréquemment ses données provisoires, estime désormais qu'elles ont progressé de 1,7% sur ce mois, au lieu des 2,5% annoncés précédemment.
Sur un an, le commerce de détail en Allemagne a vu son activité s'améliorer de 2% en février, à prix constants. Le chiffre d'affaires du secteur de l'alimentation, des boissons et du tabac a gonflé de 0,4% par rapport au même mois de 2013, tandis que celui du secteur non-alimentaire a progressé de 3,1%.
Sur deux mois, de janvier à février, les ventes au détail ont affiché une hausse de 1,5% sur un an.
Le commerce de détail "est sur la bonne voie pour atteindre une hausse de 1,6% au premier trimestre. Ce serait la plus forte progression depuis le dernier trimestre 2009", soulignait dans une note Christian Schulz, analyste pour la banque Berenberg.
Janvier et février sont certes des mois "à faibles volumes et les ventes au détail sont souvent sujettes à de fortes révisions. Mais leur renforcement dans des secteurs clé tels que les cosmétiques ou l'habillement (...) apportent de nouvelles garanties concernant la pérennité du rebond" de l'économie allemande, ajoutait M. Schulz.
Un avis partagé par Annalisa Piazza, du courtier Newedge, pour qui l'amélioration de l'activité du commerce de détail est de bon augure pour l'état de la consommation allemande: "Cela suggère que l'économie allemande gagne de l'allure, et que c'est la demande intérieure qui appuie sur l'accélérateur".
"Avec un marché du travail solide et une inflation faible, les ménages allemands profitent d'une amélioration substantielle de leur pouvoir d'achat réel, ce qui est le scénario idéal pour doper la consommation", estimait-elle.
"Cela renforce notre conviction que la consommation privée va jouer un rôle déterminant dans la croissance de l'économie allemande cette année", ajoutait Johannes Gareis, analyste pour Natixis.
Selon lui, la combinaison de "la hausse de la confiance des ménages, le faible niveau de chômage, l'inflation faible et les taux d'intérêts historiquement bas devraient aboutir à plus de dépenses de consommation cette année".