L'attrait pour la propriété s'est confirmé entre 2002 et 2006 avec un tiers d'acquéreurs de plus qu'au cours des années 1980 bien que les plus modestes aient des difficultés accrues pour acquérir un logement, selon une étude de l'Insee publiée mercredi.
Plus de 600.000 ménages français ont acheté chaque année leur résidence principale entre 2002 et 2006, contre un peu moins de 550.000 sur la période 1997-2001.
Les achats dans le neuf, qui étaient majoritaires dans les années 1980, ne représentaient plus qu'un peu plus du quart des achats entre 1997 et 2002 et 32% en moyenne de 2002 à 2006.
La grande majorité des achats concernent toujours des maisons individuelles (70% des achats), indique l'Insee.
La plupart des acheteurs ont recours au crédit (85%) au cours des 20 dernières années, plus encore quand il s'agit de leur premier achat immobilier (95,8% entre 2002 et 2006).
Autre tendance soulignée par l'Insee: l'accession à la propriété se développe dans les zones rurales, qu'elles soient éloignées ou périurbaines: 29% des accédents récents y résident, contre 25,5% au début des années 1990.
Entre 2002 et 2006, les acheteurs ont déboursé en moyenne 136.000 euros pour une maison en zone rurale éloignée, 163.000 euros en zone périurbaine, plus de 170.000 euros dans les petites agglomérations et plus de 200.000 euros dans les grandes. Une fois sur deux, en zone rurale, ils habitent un logement neuf et plus spacieux.
Déjà sous-représentés parmi les accédants à la propriété à la fin des années 1990, les ménages à faibles ressources le sont encore davantage au cours des années 2000. Les 25% de ménages les plus pauvres représentaient seulement 8,7% des accédants récents entre 1997 et 2001 et 6,3% entre 2002 et 2006.
"La forte hausse des prix de l'immobilier a quelque peu freiné l'accession des primo-accédants: si leur nombre est resté stable au cours de la période étudiée (autour de 360.000 par an), leur part est passée de 66,3% entre 1997 et 2001 à 60% entre 2002 et 2006", précise l'Insee.
L'allongement des durées de prêt a bénéficié aux jeunes ménages accédants, la proportion des moins de 40 ans augmentant légèrement pour s'établir à 66,1% sur la période 2002-2006. Leur jeune âge leur offre un horizon d'emprunt plus long tandis que la baisse des taux d'intérêt leur permet d'allonger la durée de leurs prêts, explique l'étude. En moyenne, les ménages de moins de 40 ans ont ainsi contracté des prêts sur 18,4 ans sur cette période, soit trois ans de plus qu'à la fin des années 90.