par Gwénaëlle Barzic et Leila Abboud
PARIS (Reuters) - Publicis compte croître plus vite que le marché et améliorer sa marge d'ici 2018 grâce à l'élargissement de sa palette d'activités pour répondre aux besoins de ses clients dont le marketing, la communication et les modèles économiques sont bouleversés par le numérique.
Après une année noire en 2014, marquée par l'échec de son projet de fusion avec Omnicom et des résultats décevants, le numéro trois mondial de la publicité espère rebondir grâce au rachat annoncé le mois dernier de l'américain Sapient dont le prix élevé (3,7 milliards de dollars) a suscité des réactions mitigées.
Cette acquisition, qui lui permet de conquérir les territoires nouveaux du conseil et du e-commerce, s'inscrit dans la stratégie d'acquisitions dans le numérique menée par le groupe depuis 2006 et grâce à laquelle il estime pouvoir se différencier de ses grands concurrents WPP, Omnicom et Interpublic.
"Nous sommes positionnés de manière unique pour proposer créativité, stratégie, technologie et conseil", a expliqué le président du directoire Maurice Lévy, lors d'une conférence d'analystes consacrée à la réactualisation des objectifs 2018 énoncés au printemps 2013.
"Les autres groupes ne sont pas en mesure de rivaliser avec toute la gamme de services que nous offrons aujourd'hui", a-t-il dit.
Grâce à la rapide progression des revenus de Sapient, Publicis a revu en hausse sa prévision de croissance organique qui devrait être supérieure de 2 points de pourcentage à la moyenne du marché à compter de 2016.
Sapient devrait cependant peser sur la rentabilité du groupe qui a pourtant réitéré son ambition d'améliorer de 200 à 400 points de base sa marge à horizon 2018 par rapport aux 15,3% de 2012, retraités avec l'intégration de la société américaine.
Interrogé sur de possibles rachats d'actions à venir, Maurice Lévy a répondu que ce n'était pas d'actualité, le groupe souhaitant se concentrer dans l'année à venir sur l'intégration de Sapient.
Toutes les options sont ouvertes pour la suite, a-t-il précisé, ajoutant que Publicis comptait augmenter son taux de distribution à 35% en 2015 et jusqu'à 42% en 2018.
Le groupe a également réaffirme son projet de remboursement anticipé de ses obligations Orane, représentant entre 700 à 800 millions d'euros.
(Edité par Pascale Denis)