NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert dans le rouge, plombée par un regain des inquiétudes sur la brutalité de la chute des cours des matières premières, qui souligne la faiblesse de la demande mondiale et favorise une aversion généralisée au risque sur les marchés.
Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 160,76 points, soit 0,90%, à 1.761,72. Le Standard & Poor's 500, plus large recule de 0,95% à 2.040,72 et le Nasdaq Composite cède 1,13% à 4.687,19.
Les cours du Brent ont touché mardi un plus bas de cinq ans avant de remonter légèrement vers les 67 dollars, alors que le baril était à 110 dollars au début de l'année.
Selon les analystes, le pétrole et les autres matières premières sont victimes d'un déséquilibre croissant entre une offre très abondante et une demande atone. En outre, les pays de l'Opep ne veulent toujours pas réduire leur production, laissant craindre la poursuite d'une offre excédentaire l'année prochaine.
"C'est le pétrole, le pétrole et encore le pétrole, tous les regards sont focalisés dessus, même s'il soutient l'élan économique porté par la consommation", a déclaré Anastasia Amoroso (JP Morgan Funds) à New York.
L'indice S&P regroupant les valeurs énergétiques regagne un peu terrain (0,33%) dans l'après-midi mardi après avoir plongé la veille de 3,90%, dans le sillage du pétrole qui est en recul de quelque 40% depuis le début de l'année.
Cet indice sectoriel reste cependant le seul des 10 grands compartiments du S&P 500 à être dans le rouge sur 2014.
Sur le marché des changes, les devises liées aux matières premières suivent le mouvement baissier de l'or noir, avec un plus bas de quatre ans touché par le dollar australien face au dollar américain et un creux de cinq ans pour le dollar canadien.
L'euro, qui était tombé à un plus bas de plus de deux ans vendredi face au dollar dans la foulée de chiffres de l'emploi supérieurs aux attentes aux Etats-Unis, poursuit sa timide remontée entamée lundi, se rapprochant mardi de 1,2392.
Le billet vert de son côté recule de 0,47% par rapport à un panier de devises de référence.
Sur le plan politique, l'annonce prévue d'élections anticipées en Grèce ravive également des inquiétudes sur les marchés et la zone euro. Le gouvernement grec a nommé mardi l'ancien commissaire européen Stavros Dimas comme candidat à la présidentielle pour le scrutin à quitte ou double du 17 décembre qui pourrait déboucher sur des législatives anticipées et fait plonger la Bourse d'Athènes.
Aux valeurs, Verizon, chute de 3,9%. Le premier opérateur télécoms des Etats-Unis a averti lundi soir que les promotions et baisses de prix consenties auraient un impact sur ses résultats du quatrième trimestre.
Clear Channel Outdoor cède près de 1,5% en réaction aux informations de Reuters selon lesquelles JCDecaux, le numéro un mondial de la publicité extérieure, envisage de faire une offre sur ses actifs publicitaires européens.
Merck & Co, plonge de 4,65% après avoir déclaré mardi qu'il entendait poursuivre son OPA sur Cubist Pharmaceuticals, lequel recule de 3,79%, en dépit d'une mauvaise nouvelle d'ordre juridique.
(, Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)