PARIS (Reuters) - Un policier qui avait grièvement blessé un lycéen au visage avec un tir de Flash-Ball a été condamné jeudi à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour usage disproportionné de la force et faux.
Il s'est vu également signifier une interdiction de travailler dans la police pendant un an et de porter une arme pendant deux ans, précise dans un communiqué l'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture)
Il y a deux semaines, un gendarme de Mayotte avait déjà été condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir fait usage d'un lanceur de balles de défense sur un enfant de 9 ans, qui a perdu un œil.
Depuis 2004, l'ACAT a recensé au moins 30 blessés graves et un décès à la suite de l'utilisation de telles armes.
"Au travers de ces deux décisions, la justice reconnaît l'extrême dangerosité de cette arme et les risques de banalisation de son usage par la police", indique Salomé Linglet, une responsable de l'association.
"Il est temps que le pouvoir politique en tire les leçons nécessaires. Au regard de l'extrême dangerosité de cette arme, son utilisation dans des opérations de maintien de l'ordre doit être interdite", ajoute-t-elle.
Le policier condamné jeudi à Bobigny avait tiré, hors de toute légitime défense, sur Geoffrey Tidjani, 16 ans, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites devant un lycée de Montreuil en 2010.
Geoffrey Tidjani a souffert de fractures multiples et a dû subir six interventions chirurgicales pour sauver son œil. Quatre ans après les faits, son état de santé n'est toujours pas stabilisé.
Selon l'accusation, l'agent avait ensuite rédigé des procès-verbaux mensongers pour se couvrir et incriminer sa victime.
(Gérard Bon, édité par Sophie Louet)