Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici veut s'assurer que les économies que vient de promettre la France pour 2015 sont bien "structurelles", a-t-il dit jeudi à l'AFP.
Nous allons "nous assurer que ce sont des économies de nature structurelle", a déclaré M. Moscovici en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
"La discussion que nous aurons avec le gouvernement français, c'est sur la nature structurelle ou non des économies en cause", mais "il n'y a plus d'écart sur le montant ou sur la volonté de faire", a indiqué le commissaire européen.
Paris a annoncé mercredi un effort supplémentaire d'économies de 4 milliards d'euros en 2015, destiné à compenser l'impact adverse d'une faible inflation sur les mesures de réduction des déficits déjà engagées.
Bruxelles veut des mesures durables, et non des manoeuvres comptables ponctuelles, ce qui promet un débat très technique.
Le ministère français des Finances Michel Sapin entend trouver ces 4 milliards à la fois via des restrictions de dépenses, grâce à des gains inespérés en matière de taux d'intérêt comme de dividendes, et dans la régularisation de dossiers de fraudeurs du fisc repentis.
M. Moscovici a par ailleurs promis de "prendre en compte les chiffres meilleurs qu'espéré de l'exécution du budget 2014". La France a accusé l'an dernier un déficit public équivalent à 4% de son Produit intérieur brut, moins important que prévu.
Les relations entre Bruxelles et Paris se sont détendues depuis l'automne dernier, et la question des sanctions contre le pays, pourtant déficitaire récidiviste, ne se pose plus.
"Un dialogue serré est toujours plus pertinent qu'une approche punitive", a estimé M. Moscovici.