par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Thales (PA:TCFP) a annoncé mercredi tabler sur une hausse de ses prises de commandes cette année grâce à une série de gros contrats, ce qui s'est traduit par une forte progression du titre.
L'équipementier spécialisé dans l'aérospatiale, la défense et la sécurité, qui est resté néanmoins prudent sur la croissance du chiffre d'affaires, a déjà remporté en août un contrat d'un milliard d'euros pour la signalisation du métro de Londres et une commande début octobre de 1.100 blindés pour environ 825 millions d'euros en Australie.
Vers 10h30, le titre Thales s'adjuge 2,6% à 63,68 euros, affichant l'une des plus fortes hausses du SBF 120 (-0,4% à la même heure).
"Nous continuons à penser que Thales (...) est bien positionné pour une croissance supérieure à la moyenne au cours des cinq prochaines années", écrit Barclays (L:BARC) dans une note, citant les investissements en recherche et développement consentis pendant la crise.
Après la première commande à l'export par l'Egypte en février du Rafale qu'il équipe notamment en radars, Thales compte sur d'autres contrats pour l'avion de combat construit par Dassault Aviation, son premier actionnaire industriel.
Le Qatar pourrait verser fin octobre ou début novembre un acompte pour sa commande de 24 Rafale, selon une source proche du dossier, tandis que les négociations avec l'Inde sur un contrat de 36 avions sont entrées dans la dernière ligne droite et que des discussions continuent avec les Emirats arabes unis et la Malaisie.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de 2,785 milliards d'euros est resté stable en données organiques, mais la hausse de 3% enregistrée dans le transport est saluée par le marché après de nombreux trimestres de recul, cette division pâtissant de contrats sous-performants.
Thales espère toujours ramener son pôle transport à l'équilibre opérationnel en 2016, a précisé le directeur financier lors d'une conférence téléphonique, avec en ligne de mire une marge de plus de 6-7% pour cette division une fois réalisée l'amélioration de la qualité des contrats.
PRUDENCE SUR LES PERSPECTIVES DE CHIFFRE D'AFFAIRES
Pour l'ensemble du groupe, Thales réaffirme viser pour 2015 une hausse de ses prises de commandes et de son chiffre d'affaires et une augmentation d'environ 15% de son bénéfice opérationnel à 1,130-1,150 milliard d'euros, sur la base des taux de change de février.
Sur le moyen terme, Thales confirme anticiper une croissance modérée de son chiffre d'affaires et une amélioration de son taux de marge d'Ebit, pour atteindre un taux de 9,5% à 10% à l'horizon 2017/2018.
"Nous maintenons nos prévisions de chiffre d'affaires à moyen terme même si notre trajectoire est plutôt bonne en termes de prises de commandes", a expliqué Pascal Bouchiat aux analystes, précisant toutefois que ce message pourrait évoluer favorablement début 2016.
Les prises de commandes du groupe ont bondi de 76% à 4,088 milliards d'euros au troisième trimestre, affichant une progression de 37% sur les neuf premiers mois de l'année.
Pascal Bouchiat a réaffirmé anticiper des opportunités de contrat en Arabie saoudite, notamment dans les satellites.
Thales Alenia Space, coentreprise avec l'italien Finmeccanica, est sur les rangs, en partenariat avec Airbus Defence & Space, filiale d'Airbus Group (PA:AIR), en vue d'obtenir un contrat de satellites d'observation militaire en Arabie Saoudite.
En Australie, Thales appuie DCNS, sa filiale à 35%, pour l'appel d'offres géant sur des sous-marins pour la marine. Thales a équipé en sonars les sous-marins Collins actuellement utilisés par la marine australienne.
Pascal Bouchiat a indiqué par ailleurs aux analystes que la restructuration de DCNS, qui comprend 1.000 suppressions de postes, était "absolument nécessaire" pour améliorer la compétitivité du constructeur naval militaire, qui a pesé sur les comptes de Thales 2014.
(Edité par Jean-Michel Bélot)