LONDRES (Reuters) - Aviva s'expose à une réduction de quelques points de sa position en fonds propres après le vote en faveur d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), a déclaré mercredi son directeur général, Mark Wilson, tout en promettant de distribuer aux actionnaires la moitié des profits futurs du groupe.
Les assureurs britanniques souffrent depuis qu'est connu le résultat du référendum du 23 juin, les investisseurs craignant que la dévalorisation de leurs portefeuilles de placements ne grève leur ratio de fonds propres au regard des nouvelles règles européennes de solvabilité.
Aviva est l'un des trois assureurs à avoir suspendu les rachats de parts de son fonds immobilier au Royaume-Uni cette semaine en raison des craintes relatives aux conséquences du vote en faveur du Brexit sur le marché immobilier britannique.
D'une valeur de 1,8 milliard de livres (2,10 milliards d'euros), le fonds immobilier d'Aviva au Royaume-Uni ne représente qu'une petite part des actifs gérés par l'assureur, a dit un porte-parole.
Aviva avait publié un communiqué peu après le référendum, déclarant que son ratio de solvabilité restait proche du haut de sa marge opérationnelle de 150-180% mais la volatilité s'est accrue depuis lors.
Un ratio de 100% implique que les assureurs disposent de suffisamment de capital pour couvrir les risques opérationnels et ceux liés aux investissements et au placement de polices. Analystes et investisseurs exigent toutefois généralement un ratio nettement supérieur à ce pourcentage.
"NOUS BÉNÉFICIONS DE LA BAISSE DE LA LIVRE"
"Prévoyez quelques points de moins", a dit Mark Wilson à propos du ratio de solvabilité, lors d'une réunion d'investisseurs. Le directeur financier, Tom Stoddard, a quant à lui déclaré que le ratio restait proche du haut de la fourchette évoquée.
La Grande-Bretagne reste le premier marché d'Aviva mais le groupe est aussi présent en France, au Canada et en Asie.
"Nous bénéficions de la baisse de la livre sterling et aussi de la diversification de nos profits", a dit Wilson à propos de l'impact attendu du Brexit.
Il a par ailleurs déclaré que l'assureur envisagerait des acquisitions "ponctuelles" mais ne comptait pas procéder à de gros achats après celui de Friends Life pour 5,6 milliards de livres (6,6 milliards d'euros) conclu l'an dernier.
Aviva a également dit qu'il comptait porter à 50% en 2017 son ratio de dividende, soit la part du bénéfice par action reversée aux actionnaires, contre 42% en 2015.
Mark Wilson avait déclaré en mars qu'Aviva redistribuerait de l'argent à ses actionnaires après une hausse de 20%, supérieure aux attentes, de son bénéfice d'exploitation en 2015.
(Carolyn Cohn; Bertrand Boucey et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)