TORONTO (Reuters) - BNP Paribas (PA:BNPP) fait partie d'un groupe de quatre banques qui sont considérées par les autorités américaines comme des "victimes" de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, accusée par Washington de fraude bancaire.
La banque française ainsi que l'américaine Citigroup (NYSE:C) sont citées dans des documents publiés mardi après une audition devant la Cour suprême de la Colombie-britannique, une province canadienne où Meng Wanzhou conteste son extradition réclamée par les Etats-Unis.
BNP Paribas et Citi - mais aussi HSBC et Standard Chartered (LON:STAN) précédemment mentionnées dans le dossier - avaient noué des relation bancaires avec Huawei au moment où Meng Wanzhou et d'autres les auraient induites en erreur au sujet de transactions en Iran tombant sous le coup de sanctions américaines.
Les quatre établissements sont considérés comme des "victimes" dans les 13 chefs d'inculpation, pour fraude bancaire et électronique visant à contourner les sanctions contre l'Iran, dévoilés fin janvier par les Etats-Unis contre la directrice financière de Huawei et la firme elle-même, qui est par ailleurs au centre des tensions commerciales entre Washington et Pékin.
Meng Wanzhou, qui est par ailleurs la fille du fondateur de Huawei, ainsi que le groupe, que les agences du renseignement américain présentent comme lié au gouvernement chinois, démentent avoir mal agi.
Les banques n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire. Par le passé, BNP Paribas, Citigroup et Standard Chartered ont déjà refusé de commenter leur éventuels rôles dans le dossier Huawei.
Le groupe, premier équipementier télécoms mondial et un important fabricant de smartphones, a été placé en mai dernier sur une liste noire par Washington, qui avait alors signé un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser du matériel de télécommunications fabriqué par des sociétés présentant un risque pour la sécurité nationale, une mesure visant particulièrement Huawei.
Lundi, le gouvernement américain a cependant prolongé de 90 jours les exemptions accordées dans la foulée à Huawei afin de donner au consommateurs "le temps nécessaire pour trouver des alternatives aux produits" du groupe.
Début juin, la justice canadienne a fixé au 20 janvier 2020 la première audience d'extradition de Meng Wanzhou, qui bénéficie d'une liberté sous caution.
Meng Wanzhou, 47 ans, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 par les autorités canadienne à l'aéroport de Vancouver alors qu'elle était en transit entre deux vols. Elle a été libérée sous caution le 12 décembre avec obligation de rester au Canada.
(Karen Freifeld, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)