Les dirigeants des 21 économies d'Asie-Pacifique sont réunies ce week-end à Lima pour défendre le libre-échange face aux tentations protectionnistes.
Voici un guide des trois principaux projets de traités commerciaux au cœur de leurs discussions.
- Le partenariat transpacifique (TPP) -
Promu par les Etats-Unis, sous la présidence Obama, il a été signé en 2015 après de longues années de négociation par 12 pays de la région: Etats-Unis, Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam.
Il exclut significativement la Chine, première puissance asiatique et deuxième économie mondiale.
Ce traité n'est pas encore entré en vigueur. Sa ratification par le Congrès américain à majorité républicaine semble hautement improbable après l'élection du milliardaire Donald Trump, qui a dénoncé pendant sa campagne un accord "terrible" qui "viole" les intérêts des travailleurs américains et promis un tour de vis protectionniste.
Il a été présenté par l'administration Obama comme le nec plus ultra de tous les traités de libre-échange, car il va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières.
Il prévoit aussi la levée de barrières non-tarifaires, comme l'ouverture des appels d'offres nationaux par les pays membres aux entreprises étrangères sans avantages indus à leurs propres entreprises publiques, la détermination de normes communes pour le commerce électronique et les services financiers, le respect du droit du travail selon les normes de l'OIT.
- Partenariat économique intégral régional (RCEP) -
Promu par la Chine, le RCEP est un projet d'accord de libre-échange entre les dix pays membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam) et leurs partenaires commerciaux régionaux (Chine, Japon, Australie, Inde, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande).
Il exclut notablement les Etats-Unis.
Comme le TPP, le RECP vise également à supprimer des barrières tarifaires et non-tarifaires, mais affiche beaucoup moins d'ambitions sur les standards de régulation.
Il protège aussi certains produits de la levée des barrières douanières, pour sauvegarder certains secteurs locaux, et autorise les pays membres moins développés à s'accorder plus de temps pour respecter les règles de l'accord.
Les pays impliqués ont manqué une date butoir l'an dernier pour conclure leurs négociations.
Mais le probable abandon du TPP relance l'initiative de Pékin qui voit dans ce traité une étape majeure sur le chemin de la création d'une vaste Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP).
- Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP) -
Le FTAAP est un objectif à long terme visant à intégrer très étroitement les économies des 21 membres de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), de la Chine au Chili, en incluant les Etats-Unis.
Son ambition est d'harmoniser le plat de spaghettis des accords commerciaux régionaux et bilatéraux qui ont proliféré à partir de 2006 sur les deux rives du Pacifique après l'échec des négociations du Cycle de Doha sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).