ROME (Reuters) - La croissance italienne s'est accélérée au troisième trimestre à la faveur de la bonne tenue de la demande intérieure, montrent les statistiques officielles publiées jeudi, susceptibles de donner un coup de pouce au président du Conseil Matteo Renzi, qui joue peut-être son avenir politique lors du référendum de dimanche.
Le chef du gouvernement italien a multiplié les meetings cet automne pour tenter de convaincre un électorat réticent du bien-fondé de son projet de réforme la constitution.
En outre, si l'Istat, l'institut national de la statistique, a confirmé son estimation d'une hausse de 0,3% du produit intérieur brut (PIB) sur juillet-septembre par rapport au deuxième trimestre, il a révisé à la hausse, à 1,0% contre 0,9%, le chiffre de la croissance en rythme annuel pour la période.
Il a également revu à la hausse la croissance des premier et deuxième trimestres. L'objectif du gouvernement d'une progression de 0,8% du PIB sur 2016 (sa prévision initiale de 1,2% a été abaissée en septembre) est ainsi largement à portée de main et pourrait même être dépassée.
Une telle croissance, comme celle de 0,7% enregistrée en 2015, serait néanmoins l'une des plus faibles des pays de la zone euro, l'Allemagne tablant par exemple sur un PIB en hausse de 1,8% cette année, la France sur une croissance de 1,4% et l'Espagne sur une expansion, de plus de 3%.
Au deuxième trimestre, l'activité économique en Italie a crû de 0,1% par rapport aux trois premiers mois de l'année alors que l'Istat avait précédemment fait état d'une stagnation du PIB.
LE CHÔMAGE, À 11,6%, NE BAISSE QUE TRÈS LENTEMENT
Sur juillet-septembre, les dépenses des ménages, les investissements et l'accumulation des stocks ont chacun contribué à hauteur de 0,1 point de pourcentage à l'évolution du PIB.
L'Istat a par ailleurs fait état d'une légère baisse du taux de chômage en octobre, à 11,6% contre 11,7% en septembre, tout en précisant que 30.000 emplois avaient été détruits en octobre.
Cela fait 15 mois que le taux de chômage italien oscille entre 11,4% et 11,7% alors qu'il est passé en octobre sous la barre des 10% dans la zone euro dans son ensemble.
La diminution de 0,1 point de pourcentage entre octobre et septembre s'explique par une diminution du nombre de personnes se présentant sur le marché de travail.
Le taux d'emploi total du pays, l'un des plus bas de la zone euro, est tombé à 57,2% contre 57,3% en septembre.
En revanche, et cela peut être une autre bonne nouvelle pour Matteo Renzi, le taux de chômage des 15-24 ans a baissé de 0,4 point de pourcentage en octobre, à 36,4%, son plus bas niveau depuis quatre ans.
Le gouvernement Renzi a mis en oeuvre l'an dernier une réforme contestée du marché du travail qui facilite les licenciements dans les grandes entreprises et propose des allègements de charges temporaires pour les employeurs offrant des contrats à durée indéterminée.
(Gavin Jones, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)