Le gouvernement doit lancer lundi le premier appel d'offres pour l'installation de 600 éoliennes en mer sur cinq sites retenus au large des côtes de la Manche et de l'Atlantique, qui devraient être opérationnelles en 2015.
"Je lance lundi l'appel d'offres sur les éoliennes en mer avec l'objectif d'une production de 6 gigawatts, soit 6.000 mégawatts en 2020 et 3.000 mégawatts (MW) dès maintenant et surtout plus de 10.000 emplois attendus", a indiqué vendredi sur France2 la ministre de l'Ecologie et du Dévelopement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Les cinq sites couvrent une surface de 533 km2 : Le Tréport (Seine-Maritime, Somme) avec 110 km2 et une puissance maximale de 750 MW, Fécamp (Seine-Maritime) avec 88 km2 et une puissance de 500 MW, Courseulles-sur-Mer (Calvados) avec 77 km2 et 500 MW, Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) avec 180 km2 et 500 MW et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) avec 78 km2 pour 750 MW.
La liste des dossiers retenus devrait être annoncée début 2012, de même que le lancement d'un second appel d'offres pour la 2e tranche du projet.
Annoncé fin janvier le projet éolien en mer s'inscrit dans l'objectif, fixé par le Grenelle de l'environnement, de consacrer 23% de l'énergie consommée en 2020 aux sources renouvelables. Sur les 25.000 MW produits par l'éolien, 6.000 MW doivent venir de quelque 1.200 installations en mer. Celles-ci devraient assurer 3,5% de l'électricité consommée en France.
Aujourd'hui, l'éolien terrestre fournit moins de 2% de la consommation française.
Le montant total de l'investissement a été chiffré à 20 milliards d'euros financé au final par le consommateur au titre de la contribution au service public de l'électricité (CSPE), selon le gouvernement. Celle-ci sera relevée entre 2015 et 2020 et devrait alors représenter un surcoût de 25 euros par ménage et par an.
Pour la ministre de l'Ecologie, ce projet est également prometteur en termes de développement économique avec "plus de 10.000 emplois attendus parce qu'on a tous les atouts pour avoir un secteur leader mondial de l'éolien en mer".
Dans la perspective de cet appel d'offres, les principaux acteurs industriels, publics et scientifiques de la région Nantes-Saint-Nazaire ont déjà mis en place une filière complète, appelée Energies marines renouvelables (EMR), pour le futur parc d'éoliennes en mer. Elle regroupe plus de 200 entreprises et 27 partenaires institutionnels.
D'autres initiatives semblables sont en cours en Basse-Normandie autour des Ports Normands Associés et en Bretagne avec le regroupement d'entreprises Bretagne Pôle Naval qui pilote, selon le syndicat des énergies renouvelables, le développement d'une fillière industrielles spécialisées dans les énergies marines renouvelables.
Enfin, avant toute construction de parcs d'éoliennes, les pêcheurs réunis au sein du Comité national des pêches ont récemment renouvelé leur demande "d'être associés aux décisions d'implantation".